Essai du Sonos Roam : gérer ses attentes

6 avril 2021 à 09:00

Avant que j’écoute le Sonos Roam pour la première fois, une partie de moi s’attendait à ce que Sonos ait fait de la magie, et que le petit haut-parleur portatif de l’entreprise allait s’avérer à la fois un achat essentiel pour tous les utilisateurs de la marque, et une porte d’entrée parfaite pour ceux qui ne la connaissaient pas encore. J’avais évidemment oublié quelque chose d’important : la magie, ça n’existe pas.

Peut-être un petit retour en arrière avant de commencer : le Roam est la nouvelle enceinte connectée de Sonos, une entreprise qui conçoit des appareils multipièces, conçus pour pouvoir gérer la musique de toute sa maison à partir d’un téléphone ou d’un ordinateur. C’est systématiquement l’écosystème que je recommande quand quelqu’un recherche un appareil du genre.

L’application de Sonos permet d’écouter par exemple de la musique dans toutes les pièces de sa maison en même temps, ou dans seulement certaines à la fois. Il est aussi possible de créer différentes ambiances musicales. Le système Sonos fonctionne habituellement par Wi-Fi, et non par Bluetooth. Ce qui veut dire que vous pouvez l’utiliser sans téléphone, et qu’un appel ne sera pas entendu dans toute la maison, par exemple.

Sonos avait fait une exception à cette règle il y a deux ans, en lançant le Sonos Move, un appareil à la fois Wi-Fi et Bluetooth. Si celui-ci s’était démarqué par sa qualité audio, son gros format et son prix élevé l’empêchaient de se démarquer pour ceux à la recherche d’une enceinte vraiment portative. C’est ce besoin que le Roam tente cette fois-ci de combler.

Design et fiche technique : une note parfaite

Le Sonos Roam est un véritable bijou de design. L’appareil de la taille d’une bouteille d’eau est agréable à tenir dans ses mains, il se pose bien dans toutes les positions, il est facile à transporter et il résiste à la fois aux chocs et aux intempéries. C’est, à mon avis, le format idéal pour un haut-parleur portatif. J’ai tendance à laisser les plus gros à la maison, et la qualité audio des plus petits n’est généralement pas à la hauteur. Le Roam offre un juste-milieu apprécié.

Il est compatible à la fois avec le Wi-Fi (on peut donc s’en servir comme une enceinte Sonos régulière à la maison) et avec le Bluetooth, lorsqu’on quitte son domicile. On le relie alors directement avec son téléphone, et il peut être utilisé comme n’importe quel autre appareil du genre, avec les avantages (pouvoir écouter la musique de n’importe quelle source) et inconvénients (se faire interrompre par ses notifications, devoir garder son téléphone à proximité) que cela comporte.

Il s’agit d’un appareil complet technologiquement, capable d’ajuster automatiquement le son selon les caractéristiques de la pièce où il se trouve (grâce à la fonction Trueplay) et, lorsqu’il est en mode Wi-Fi, compatible avec les assistants vocaux Alexa et Assistant Google et capable d’être regroupé avec d’autres appareils Sonos pour une écoute dans toute la maison. Il est également compatible avec le protocole AirPlay 2 d’Apple, ce qui est pratique pour des sources comme QUB Musique et des vidéos YouTube.

Peu d’appareils en font autant. L’énorme Sonos Move le fait (499$), tout comme le Bose Portable Smart Speaker (449$) et le Beosound Level de Bang & Olufsen (1999$), mais c’est à peu près tout. Aucun appareil n’offre toutes les technologies du Sonos Roam pour son prix (229$).

Qualité sonore: ceci n’est pas un Move

Le Sonos Roam impose toutefois quelques compromis, qui étaient dans l’ensemble à prévoir.

Côté sonore, il ne faut tout d’abord pas s’attendre à la qualité du Sonos Move (qui est vraiment dans une classe à part), ni même du Sonos One. Le son du Roam est quand même clair, et ses basses sont correctes, mais les fréquences moyennes sont un peu inférieures à ce que Sonos nous a habitué.

En comparant avec différents haut-parleurs, j’ai trouvé que le Sonos Roam se rapprochait surtout du haut-parleur étagère IKEA Symfonisk (le Sonos le moins cher sur le marché, à 129$). Par rapport à d’autre haut-parleurs Bluetooth d’une taille similaire, il m’a semblé légèrement supérieur au UE Boom, mais à peine. Évidemment, si on le compare avec des appareils d’entrée de gamme, le Sonos Roam se démarque alors beaucoup plus.

Le Roam est même supérieur à bien des enceintes conventionnelles plus chères lorsqu’il est positionné à un mauvais endroit. Dans recoin ou une petite pièce avec beaucoup d’écho (une salle de bain, par exemple), l’ajustement automatique Trueplay permet au Roam de se démarquer de haut-parleurs qui sont meilleurs dans des conditions optimales. C’est un détail pour certains, mais ça peut faire une différence importante pour d’autres (j’ai deux pièces à la maison avec des enceintes mal placées, et je ne suis certainement pas le seul).

Notons que je n’ai pas eu l’occasion de relier deux Roam pour en faire une paire stéréo, mais je ne m’attends pas à ce que cela change la donne.

Côté volume, celui-ci est assez bas. C’est parfait pour l’apéro sur le balcon, mais pas vraiment pour une fête. Détail intéressant, la qualité sonore du Roam m’a semblée meilleure lorsque le volume est plus élevé.

Une autonomie déficiente

La plus grande faiblesse du Roam est probablement son autonomie (10 heures annoncées, ce qui me semble généreux). Vous en aurez assez pour une soirée complète, mais l’appareil se décharge plus vite que son ombre lorsqu’il est en veille, même lorsque l’assistant vocal est désactivé. Celui-ci était par exemple à 24% hier soir. Au moment d’écrire ces lignes, en fin de matinée, il est à 0%.

J’ai l’impression que des mises à jour logicielles pourront améliorer la situation, mais en attendant, c’est un haut-parleur qui doit systématiquement être branché lorsqu’on ne l’utilise pas. Notons que Sonos vend un chargeur sans fil aimanté pour simplifier la chose (69$), mais que n’importe quel chargeur sans fil Qi à plat fonctionne parfaitement (il y en a plein pour moins de 20$ qui font amplement le travail).

Sur le Belkin Boost Charge que j’utilise, la recharge fonctionne même si le Roam n’est pas parfaitement centré, peu importe la direction où il pointe. Notons qu’il peut aussi être utilisé avec un chargeur MagSafe d’Apple, mais que les deux mécanismes magnétiques ne sont pas compatibles.

À qui ça s’adresse?

Malgré mes réserves, le Roam a quand même sa place dans un écosystème Sonos. C’est à mon avis un choix intéressant pour une pièce secondaire, notamment. J’imagine tout à fait le Roam dans une chambre d’enfant, dans une salle de bain ou dans un bureau, par exemple.

Oui, le Sonos One offrirait un meilleur son et plus de puissance, mais le format portatif du Roam a quand même ses avantages (tant à la maison qu’à l’extérieur). Si vos besoins à la maison sont plus limités, pourquoi ne pas en profiter?

Pour ceux qui recherchent uniquement un haut-parleur portatif, le choix est moins évident. Personnellement, même avec plusieurs appareils du genre à la maison, le Roam est sans aucun doute celui que je vais désormais apporter en vacances ou au parc. Mais il y a beaucoup de modèles sur le marché, et certains pourraient en préférer un avec une meilleure autonomie, un meilleur prix ou une meilleure qualité. Aucun n’offre à ma connaissance tous les trois, cela dit. Il faut donc bien cibler vos véritables besoins et choisir en conséquence.

Le Roam n’est pas le coup de circuit que les amateurs de Sonos espéraient, mais c’est tout de même un bon haut-parleur portatif.

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