Essai du LG V60 ThinQ : au-delà du deuxième écran

8 mai 2020 à 14:32

Lancé au début avril au Canada, le nouveau LG V60 ThinQ se distingue à première vue des autres téléphones Android de sa génération par son second écran. Après quelques semaines d’essai, force est toutefois de constater que ce n’est pas cet accessoire plus ou moins utile qui est la plus grande force de l’appareil, mais plutôt son excellent rapport qualité-prix.

Design, caractéristiques et performances : dans la moyenne, avec quelques forces

Le LG V60 ThinQ est un très, très gros téléphone. C’est particulièrement évident lorsqu’il est dans son étui avec le second écran, mais c’est aussi le cas lorsqu’on le tient seul. Son écran P-OLED de 6,8 pouces (résolution de 2460 par 1080 pixels, mais taux de rafraîchissement de 60 Hz seulement)) en fait un appareil massif. Certains vont aimer (il y a quand même des avantages à avoir un gros écran, pour jouer à des jeux et regarder des films, par exemple), mais d’autres préféreront se tourner vers un appareil plus petit.

Avec le second écran, le format devient encore plus gros. Le téléphone est long, large et épais. Personnellement, au cours du dernier mois, j’ai utilisé le second écran à la maison, mais je l’ai laissé derrière lorsque je sortais pour cette raison.

À l’intérieur, le LG V60 ThinQ est un appareil complet, aussi puissant que les meilleurs téléphones sur le marché, et avec même quelques caractéristiques uniques. On y retrouve par exemple un puissant processeur Snapdragon 865, un modem 5G, un lecteur d’empreintes digitales sous l’écran, 8 Go de RAM, 128 Go d’espace avec fente pour carte microSD, une résistance IP68 et une certification de résistance aux chocs MIL-STD 810G.

Bref, le LG V60 ThinQ est un téléphone phare haut de gamme, qui n’a rien à envier aux autres modèles lancés cette année.

L’appareil offre même quelques forces, surtout du côté audio. Ses quatre microphones permettent d’enregistrer le son d’une vidéo avec précision (il y a même un mode ASMR!), ses haut-parleurs stéréo sont particulièrement puissants et d’une bonne qualité, et l’appareil est doté d’un décodeur numérique Hi-Fi 32-bit haut de gamme, qui peut être utilisé lorsque des écouteurs sont branchés dans le téléphone.

Est-ce un argument de vente majeur? Je ne le pense pas, mais certains pourraient apprécier.

Autre force importante, le V60 ThinQ est doté d’une autonomie exceptionnelle, en partie parce que sa grande batterie de 5000 mAh est conçue pour alimenter le téléphone et son second écran. Lorsqu’on utilise le téléphone seul, son autonomie dépasse donc souvent les deux jours d’utilisation.

Second écran : peu utile

LG mise beaucoup sur le second écran du V60 ThinQ dans sa mise en marché. Au Canada, celui-ci est d’ailleurs offert par défaut avec l’appareil lorsqu’on l’achète chez un opérateur (cela pourrait changer avec le temps).

Le deuxième écran permet de faire fonctionner deux applications à la fois. Contrairement à ce qu’il est possible de faire avec les téléphones pliables, on ne peut toutefois pas s’en servir pour étirer une application sur les deux fenêtres à la fois.

On peut plutôt écouter une vidéo YouTube à gauche et lire Twitter à droite, par exemple. Ou encore, avoir une réunion Teams à droite et naviguer sur le web à gauche.

LG a aussi conçu une application permettant d’avoir une manette de jeu vidéo sur un écran, qui contrôle l’action sur l’autre. Malheureusement, les manettes ne sont pas très ergonomiques, et elles doivent être placées obligatoirement sur le second écran, ce qui nous force à jouer avec l’écran plus lourd vers le haut. L’inverse aurait été plus intéressant.

Autre problème, écrire sur un seul écran lorsqu’il y en a deux n’est pas agréable.

Bref, l’écran double du V60 ThinQ m’apparait intéressant pour le multitâche (regarder Twitch et Twitter en même temps), mais pas pour la productivité. En pratique, je me suis d’ailleurs peu servi de l’accessoire au cours des dernières semaines.

Appareil photo : tout à fait convenable dans un marché chargé

LG a longtemps poussé la photographie mobile vers l’avant. L’entreprise est la première à avoir offert des objectifs avec une grande ouverture, la première à avoir ajouté un second objectif grand-angle à son téléphone et la première à avoir ajouté un mode professionnel à son appareil photo. Souvent, mais pas toujours, les nouveautés de LG ont été reprises par le reste de l’industrie.

Cette année, le V60 ThinQ ne se démarque pas de cette façon (il y a bien des petites nouveautés logicielles, comme la possibilité de prendre des photos 3D comme sur Facebook, mais celles-ci sont plus ou moins intéressantes). C’est encore un appareil qui permet d’être créatif à souhait, mais même par rapport aux caméras, par exemple, celui-ci en a moins que la moyenne, avec une caméra grand-angle, une ultra grand-angle et un capteur de profondeur seulement.

L’appareil photo est tout de même dans l’ensemble très bon. J’ai éprouvé quelques problèmes avec la luminosité, où je devais reprendre ma photo pour la réussir, et l’appareil n’offre pas la qualité à la noirceur que l’on retrouve avec les S20 Ultra et le P40 Pro, mais il s’agit néanmoins d’un appareil photo tout à fait convenable pour un téléphone haut de gamme en 2020.

J’ai aussi apprécié la caméra frontale. Elle offre moins de mégapixels que certaines autres sur le marché, mais sa grande ouverture F1.9 permet de réaliser des égoportraits d’une très bonne qualité, même avec une grosse barbe de confinement.

Logiciel : la vieille approche

Outre le format un peu trop gros, l’autre grande faiblesse du LG V60 ThinQ est son logiciel, qui représente vraiment l’ancienne mentalité de faire les choses.

Le V60 ThinQ est accompagné d’une foule d’applications de LG plus ou moins utiles, et les changements apportés par le fabricant à l’interface sont lourds. C’est d’ailleurs probablement pour cette raison que l’entreprise est plus lente que la moyenne à fournir les mises à jour à ses appareils.

Une certaine dose de personnalisation est essentielle, pour les fonctionnalités audios avancées, par exemple, mais LG devra éventuellement s’imposer une cure logicielle minceur, comme l’ont fait plusieurs autres au cours des dernières années.

En résumé : aussi bon que les autres, mais moins cher

LE LG V60 ThinQ est un bon téléphone intelligent haut de gamme, dans la moyenne. Je vais être honnête, celui-ci ne serait toutefois pas mon premier choix si j’avais un budget illimité. Ses faiblesses relativement à ses concurrents (taille, logiciel) sont à mon avis plus importantes que ses forces (audio, autonomie). Du moins, pour mes besoins personnels. Évidemment, quelqu’un pourrait privilégier les caractéristiques audios et aimer les gros téléphones. Le V60 ThinQ serait alors une bonne option.

Le V60 ThinQ se démarque toutefois beaucoup plus si on prend en considération son prix. Celui-ci est offert sans entente 1000$ ou 1100$ selon l’opérateur, contre un peu moins de 1600$ pour le Samsung Galaxy S20+ équivalent. Même le OnePlus 8 Pro est vendu plus cher, à 1399$.

La parité n’a pas tout à fait été atteinte entre les téléphones Android haut de gamme en 2020, mais les différences sont plus petites que jamais. Le V60 ThinQ n’est pas dans le peloton de tête, mais il n’est pas loin derrière. Chose certaine, la différence entre le V60 ThinQ et les premiers de classe ne vaut pas 500$.

Si son format géant vous convient, le LG V60 ThinQ est à mon avis le téléphone Android haut de gamme qui offre le meilleur rapport qualité-prix en ce moment.