Adam de Notion Ink: premières impressions et comparaison avec EXOPC

13 janvier 2011 à 11:19

J’ai eu l’occasion (je devrais presque dire la chance) de rencontrer les deux cofondateurs de la compagnie indienne Notion Ink au dernier CES de Las Vegas. Malheureusement, je n’ai pas que de bonnes nouvelles à offrir à ceux qui considéraient acheter l’appareil.

J’ai essayé – rapidement, je dois l’avouer – la célèbre tablette alors que je visitais les locaux de la compagnie Pixel Qi, qui produit l’écran transréflectif utilisé dans Adam. L’écran transréflectif de Pixel Qi est cet écran développé à l’origine pour l’organisation One Laptop Per Child, qui offre deux modes: un ACL régulier, et un transréflectif, qui n’utilise aucun rétroéclairage (ce qui permet de l’utiliser à l’extérieur et d’économiser les piles).

Avant de péter la baloune de certains, on se doit de soulever les bons coups de Notion Ink. La petite compagnie en démarrage a réussi à développer elle-même un produit original et innovant, ce qui est en soit une très grande réussite, surtout considérant les nombreuses tablettes ennuyantes qui étaient présentées au CES (Toshiba, je regarde dans votre direction).

Aussi, l’écran Pixel Qi est, je le répète, une petite merveille, facile à lire, même dans son mode transréflectif. Celui-ci a toutefois été couvert par Notion Ink d’un finit très mat, qui rend difficile la lecture par quelqu’un qui n’est pas directement en face de la tablette. Pratique pour les gens d’affaires, un peu moins pour ceux qui regardent des films à deux.

L’ergonomie de la tablette est pour sa part également vraiment réussie, et elle est facile à tenir et à transporter d’une main en la tenant par le côté.

On ne peut toutefois pas passer sous silence certaines des faiblesses de l’appareil.

Adam est grosse. Très grosse. La comparaison dans la photo précédente est un peu injuste, puisque la Samsung Galaxy Tab avec laquelle elle est comparée n’offre qu’un écran de 7 pouces, mais l’épaisseur de la petite tablette de Samsung ressemble quand même beaucoup celle de la Motorola Xoom annoncée au CES.

En plus d’être épaisse et beaucoup plus large que son écran, celle-ci donne l’impression d’être généralement plutôt vide à l’intérieur, ce qui n’est pas forcément bon signe en ce qui a trait à la qualité de l’appareil. Surtout pour un produit qui doit être commandé directement du manufacturier en Inde.

Certains lecteurs de ce blogue ont eu des problèmes avec la multinationale HTC dont le service canadien est assuré depuis les États-Unis, alors imaginez si votre tablette indienne cessait de fonctionner après quelques mois… Notion Ink offre bien une garantie, mais il faut être conscient que retourner l’appareil ne sera pas aussi facile que d’aller dans une grande surface au coin de la rue.

Je dois aussi avouer ne pas être convaincu par l’interface, qui a été extrêmement personnalisée par Notion Ink. Honnêtement, on ne pourrait pas deviner qu’Android roule là-dessous.

Encore une fois, notons que j’ai utilisé la tablette rapidement seulement. Peut-être qu’on finit par s’y habituer. Mais je reste quand même avec l’impression qu’Android Honeycomb demeure un meilleur choix qu’Android Froyo pour une tablette, peu importe son degré d’optimisation et de personnalisation.

Adam de Notion Ink est un produit vraiment original, qui se démarque de la compétition, et je lève mon chapeau bien haut aux deux créateurs, pour avoir eu le courage et la compétence nécessaire pour développer un tel appareil.

Adam se destine à un marché extrêmement niché. Avec leur mode de distribution global, un marché niché peut toutefois quand même représenter beaucoup d’unités vendues pour Notion Ink.

Suffisamment du moins pour se développer, pour apprendre de leurs erreurs, pour investir dans un peu plus de qualité et pour produire d’autres tablettes encore meilleures.

C’est du moins ce qu’on leur souhaite.

Comparaison avec l’EXOPC

Un petit mot en terminant, pour comparer l’indienne Notion Ink et la québécoise EXOPC.

Je tiens à apporter cette précision, car certains pourraient être tentés de faire un parallèle entre ces deux compagnies indépendantes, et de transposer les risques associés à la tablette indienne à la tablette québécoise.

Oui, nous avons à faire à deux compagnies qui lancent des tablettes de façon relativement indépendante et à peu près en même temps, mais la comparaison s’arrête là.

En effet, Notion Ink conçoit et produit elle-même son appareil, ce qui n’est pas le cas d’EXOPC.

La compagnie québécoise a plutôt confié la réalisation de sa tablette à Pegatron, une division du géant Asus, l’une des compagnies d’électroniques les plus fiables.

D’un point de vue matériel, la tablette québécoise est donc, en théorie, aussi solide et aussi fiable qu’une tablette lancée par un géant de l’électronique comme Sony ou Samsung, ce qui n’est pas le cas avec la tablette de Notion Ink.

Notons aussi qu’EXOPC confie la distribution de son interface à des compagnies locales (Ciara au Québec), tandis que Notion Ink gère tout depuis ses bureaux indiens.

L’approche des deux compagnies se distingue également d’un point de vue logiciel, puisque l’interface d’EXOPC peut être fermée comme bon vous semble pour revenir à la version régulière de Windows 7, ce qui n’est pas le cas avec l’interface de Notion Ink.

Voici une petite vidéo pour voir l’interface de Notion Ink en action :

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