Essai du Palm Pre: la renaissance de Palm

20 septembre 2009 à 22:14

Palm Pre Bell
La peau de Palm ne valait pas cher il n’y a pas si longtemps. Heureusement pour elle, l’entreprise américaine a pris tout le monde par surprise cette année avec son nouveau Pre, peut-être le seul téléphone intelligent sur le marché à offrir une réelle compétition à Apple et son iPhone.

Le Pre est-il vraiment aussi bon que l’iPhone? Au moment d’écrire ces lignes, non. Ce n’est toutefois qu’une question de temps, puisque la plupart des défauts de l’appareil pourront être corrigés automatiquement par Palm avec le temps au cours des mises à jour du système d’exploitation.

Système d’exploitation (webOS)
Le Palm Pre roule sous le tout nouveau webOS, un système d’exploitation construit autour d’un noyau Linux. L’interface du webOS est vraiment léchée. Tous les goûts sont dans la nature, mais cette dernière est même, pour plusieurs, plus jolie que celle du iPhone OS.

palm-card-user-interfaceLes applications s’ouvrent dans le webOS sous forme de cartes. En appuyant sur le bouton de l’appareil, il est possible de voir ces cartes en un peu plus petit afin de naviguer entre les applications ouvertes (webOS est un système multitâche). Si on veut basculer d’une application à l’autre, on glisse tout simplement une carte vers la gauche ou vers la droite. Pour fermer une application, on la glisse vers le haut pour la faire « sortir » de l’écran.

Le tout est archi facile, joli et intuitif. La navigation de l’appareil est en général particulièrement réussie. L’espace sous l’écran du Pre est tactile également, et pour revenir en arrière dans une application, il suffit de glisser son doigt vers la gauche sur cette surface. Cette navigation fonctionne tellement bien que l’on a par la suite tendance à le faire naturellement lorsque l’on revient sur un autre téléphone à écran tactile.

Une des principales caractéristiques du Palm Pre est évidemment Synergie, dont pas mal tout le monde a probablement déjà entendu parler. Synergie permet de rassembler les contacts d’un utilisateur (pour le moment, Facebook, Gmail et Outlook) en un seul endroit. Lorsqu’un de ses amis appel, même si on n’a pas enregistré sa photo sur son appareil (ce que presque personne ne fait de toute façon), le Pre télécharge par exemple celle-ci automatiquement de Facebook. Pratique.

Parmi les autres forces du du webOS, notons que celui-ci permet de télécharger automatiquement ses nouveaux courriels (push email) et qu’il est possible de faire du tethering (couplage) sur le réseau de Bell avec son Palm Pre.

Le webOS possède toutefois quatre défauts majeurs, dont certains sont spécifiques au Québec.

1. La vitesse : certaines applications sont lentes. Le lecteur multimédia et l’App catalog (équivalent du App Store) prennent par exemple une éternité à ouvrir et sont lent lorsque l’on navigue à l’intérieur.

Certains journalistes techno ont blâmé l’appareil pour ces performances, mais il en est rien. La lenteur qu’on éprouve parfois n’est pas causée par les performances matérielles, mais bien par celles du webOS. Le Palm Pre utilise un processeur ARM Cortex A8 cadencé à 500 MHz (graphiques PowerVR SGX) et 256 Mo de mémoire vive. C’est suffisant (du moins, amplement pour ouvrir un lecteur multimédia!). En fait, c’est même supérieur au iPhone 3G, et quasi identique au iPhone 3G S (qui est plutôt cadencé à 600 MHz).

C’est donc le webOS qui est responsable des performances parfois un peu décevantes de l’appareil. Ce qui est une bonne nouvelle toutefois, puisqu’on peut espérer que ceci sera corrigé au fil des futures mises à jour du système.

palm-pre-app-cat_195561artw2. Pour le moment, le App Catalog est presque vide. Ceci n’est toutefois qu’un problème temporaire, puisque ce dernier ouvrira officiellement ses portes uniquement cet automne. Il n’y aura probablement pas autant d’applications que dans l’App Store, mais il devrait y en avoir suffisamment à assez court terme, puisque le langage de programmation utilisé par le webOS est beaucoup plus facile que celui utilisé pour l’iPhone.

3. Il est pour l’instant impossible de faire une recherche dans ses courriels. Question de priorité j’imagine, Palm a du sortir son appareil dans un délai serré, et d’autres choses ont du être priorisées.

4. La traduction française : La traduction française du Palm Pre pose quelques problèmes. Par exemple, l’appareil s’entête à écrire des choses comme « 12h05 du soir » dans l’agenda et autres. Pas exactement ce qui évoque le plus l’heure du midi…

Le plus gros défaut est toutefois au niveau du dictionnaire interne de l’appareil. Lorsque l’on fait une erreur, certains mots sont corrigés automatiquement. Mais très peu. Ceci est embêtant, surtout à cause des accents. Ces derniers sont assez longs à écrire (comme c’est généralement le cas) et il aurait été apprécié que le dictionnaire en rajoute plus automatiquement lorsque l’on écrit un message.

Et ce qui n’aide pas l’appareil est qu’il est assez difficile de revenir en arrière dans le texte pour corriger une faute.

À cause de ces petits défauts, le Palm Pre ne tire pas complètement profit de son vrai clavier coulissant et on y écrit à une vitesse sensiblement identique à celle d’un iPhone.

Le téléphone
Il y a peu à redire du Palm Pre au niveau matériel. C’est un appareil complet, qui offre toutes les connectivités et les prises que l’on peut espérer (micro USB au lieu d’un format propriétaire, prise pour écouteurs de 3,5 milimètres, etc.).

En fait, il n’a selon moi aucun réel défaut, même si dans les points négatifs, la batterie se décharge un peu rapidement (elle permet néanmoins de compléter une journée complète), la caméra est correcte, sans plus, tout comme la qualité sonore (celle du iPhone est un peu meilleure).

L’appareil offre toutefois ses bons côtés : l’écran tactile multipoint est clair et précis, le format est agréable, le clavier écrit bien et le GPS est rapide.

La force du Palm Pre au niveau matériel est toutefois un de ces accessoires, le Touchstone, un socle aimanté sur lequel on peut déposer le Pre pour le recharger par Induction. On prend goût vraiment rapidement à ne pas avoir à brancher son appareil pour le recharger (en fait, mis à part pour synchroniser sa bibliothèque musicale avec iTunes, on ne branche tout simplement jamais l’appareil). Dommage qu’il ne faille débourser un 90$ supplémentaire.

Un bon coup pour Bell
Le Pre arrive à un bon moment pour Bell. Après que le iPhone et que les premiers appareils Android aient atterri chez Rogers, il était grand temps que la compagnie offre un « blockbuster » à ses utilisateurs.

C’est exactement ce qu’est le Palm Pre.

Et pour le rendre encore plus intéressant, Bell offre ce dernier avec un contrat minimal (200 minutes, 500 Mo de données, soit amplement suffisant pour la plupart des utilisateurs) de 45$, 15$ de moins que Rogers et Fido (contrairement à Fido, il faut toutefois payer des soi-disant «frais d’accès au réseau» chez Bell).

C’est un forfait agressif pour un appareil du genre. Et si le Palm Pre est pour le moment encore une coche en dessous de l’iPhone, cette différence de prix (540$ sur trois ans) est assez importante pour que les deux appareils puissent être considérés à parts égales.