Apple dévoile ses Mac avec M1 (et me surprend par la même occasion)
Après quelques mois d’attente, Apple a dévoilé aujourd’hui ses premiers ordinateurs Mac dotés d’un processeur Apple Silicon M1, inspiré de ceux que l’on retrouve dans les iPhone et iPad. L’événement ne s’est pas déroulé comme je m’attendais.
Surprise 1 : trois ordinateurs plutôt qu’un
Quand Apple a annoncé l’été dernier son intention de lancer des ordinateurs Mac avec processeurs ARM, je m’attendais à une transition qui débuterait en douceur. Un ordinateur en 2021, un autre au printemps 2021, un autre à l’automne suivant et ainsi de suite, jusqu’à ce que tout le portfolio ait été renouvelé à l’hiver 2022. La stratégie aurait donné plus de temps à l’écosystème logiciel d’évoluer, et aurait limité les risques pour l’entreprise.
J’étais dans le champ. Apple a finalement dévoilé trois ordinateurs avec processeur M1 aujourd’hui, incluant ses deux modèles les plus populaires, le MacBook Air (vendu à partir de 1299$) et MacBook Pro (vendu à partir de 1699$). Le Mac Mini est aussi offert, à partir de 899$. Tous les modèles sont en vente maintenant, et seront lancés la semaine prochaine.
L’arrivée du système sur puces M1 sur des ordinateurs aussi populaires illustre à quel point Apple a confiance en ses nouveaux produits. Et tout indique que les options M1 seront proposées plus rapidement que prévu. Tous les Mac de tous les formats devraient à mon avis avoir une option M1 ou M2 dans la prochaine année.
La seconde année de la transition ne sera que pour assurer la présence de modèles qui répondront à des besoins précis (nous y reviendront).
Surprise 2 : Apple améliore autant la puissance que l’autonomie
Je m’attendais à ce qu’Apple offre de nouveaux designs pour ses Mac sous ARM. Des designs qui auraient tiré profit des forces des puces Apple Silicon en offrant par exemple des formats plus minces (puisque celles-ci offrent un meilleur ratio performances / consommation énergétique). Apple a après tout l’habitude de privilégier les designs minces aux dépends de l’autonomie.
Finalement, l’entreprise promet plutôt à la fois une vitesse et une autonomie améliorée, dans les mêmes designs qu’à l’heure actuelle. Selon les usages, l’autonomie du MacBook Pro peut même atteindre 20 heures, un sommet pour un ordinateur Mac.
À mon avis, Apple s’apprête à s’attaquer d’une façon agressive au marché des PC pour augmenter ses parts de marché. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que John Hodgman (de la campagne « I’m a Mac / I’m a PC ») a fait un retour dans la présentation d’Apple.
Surprise 3 : le MacBook Air avec Intel disparait complètement
Dernier point qui m’a surpris : non seulement Apple a lancé un MacBook Air avec processeur M1, mais la compagnie ne vend même plus de modèle avec processeur Intel. L’entreprise continue toutefois d’offrir des options Intel pour ses Mac Mini et MacBook Pro. Dans les deux cas, les modèles M1 sont ceux d’entrée de gamme, et les modèles Intel sont les haut de gamme.
Le rythme de la transition n’est donc pas dicté par un souci de gérer le changement avec prudence, ni de donner le temps aux consommateurs d’apprivoiser le concept, mais plutôt seulement par les limites de la technologie.
Pour l’instant, les ordinateurs M1 sont en effet limités à 8 ou 16 Go de mémoire vive, puisque celle-ci est partagée entre les différents systèmes dU M1 et qu’elle se retrouve directement sur la puce. Comme on l’a vu en 2016 lorqu’Apple a lancé des MacBook Pro limités à 16 Go de RAM, les utilisateurs ont besoin de plus. Les ordinateurs M1 ne sont en plus pas compatibles avec les cartes graphiques externes, qui sont populaires dans certaines industries.
Autre limite: Apple n’offre qu’une variante de M1 (certains modèles sont dotés de 7 coeurs graphiques au lieu de 8, mais c’est la seule différence). Celui dans le Mac Mini et le MacBook Pro pourra offrir ses performances maximales d’une façon soutenue grâce à un système de refroidissement actif, mais sinon, il n’est pas plus puissant que les autres.
Apple ne pourra évidemment pas conserver cette stratégie éternellement. Le MacBook Pro 16 et le Mac Pro auront besoin d’un processeur plus puissant que le MacBook Air pour certaines tâches. Il sera intéressant de voir qu’elle approche prendra Apple pour régler cette question quand même complexe d’ici 2 ans.