Quelques réflexions post E3 2014
Je reviens cette semaine du salon du jeu vidéo E3 à Los Angeles. Pour ceux qui ont raté ma couverture, j’ai notamment eu l’occasion de résumer les offres de Microsoft, Nintendo et Sony, mais aussi de présenter mes coups de coeur ainsi qu’une nouvelle tendance cette année. Voici quelques réflexions supplémentaires que j’aimerais partager maintenant que la conférence est terminée.
Nintendo: meilleure année depuis longtemps
Nintendo a probablement connu sa meilleure année au E3 cette année. La compagnie a toit d’abord annoncé de suites attendues, tout particulièrement Zelda, qui semble superbe et moderne, tout en se rapprochant plus des aventures des titres originaux, mais aussi Star Fox, par exemple.
On ajoute à ça des titres plus créatifs, comme Mario Maker, et de nouvelles marques, comme Splatoon, et on obtient un portfolio varié, avec plusieurs jeux vraiment prometteurs.
Dommage toutefois que les titres les plus intéressants ne seront lancés qu’en 2015.
En attendant, la compagnie pourra au moins compter sur Super Smash Bros, qui pourra satisfaire les actuels propriétaires de consoles mais qui ne sera probablement pas suffisant pour redresser les ventes de Wii U à lui seul.
Financièrement, les figurines amiibo pourraient aussi aider Nintendo à court terme.
L’obsession des marques établies
L’industrie du jeu vidéo a une véritable obsession. Celle de faire revivre des marques établies, et de créer des suites à n’en plus finir.
Au E3 2014, on a eu droit par exemple au retour du jeu vidéo des années 80 Gauntlet, au retour du jeu Crackdown, à l’annonce de l’arrivée des quatre premiers Halo sur la Xbox One dans Halo: The Master Chief Collection, à de multiples suites comme LittleBIGPlanet 3 et Uncharted 4, etc.
Je ne suis pas forcément contre les suites. Mais trop souvent, une suite limite les studios dans ce qu’ils peuvent créer comme histoires et comme mécaniques.
Je n’ai rien pa exemple contre le lancement de Halo: Master Chief Collection. À 69,99$, le jeu offrira beaucoup de contenu, et il pourrait permettre aux plus jeunes de se familiariser avec l’histoire de Master Chief. Personnellement, j’achèterais Destiny avant les vieux Halo, mais je comprendrais ceux qui se laisseraient tenter.
J’ai un peu plus de difficultés avec Crackdown par contre, une franchise qui n’a connu qu’un succès limité. Pourquoi donc se limiter avec cette marque plus ou moins intéressante alors qu’on pourrait laisser aller l’imagination des créateurs dans un nouveau monde ouvert de science-fiction?
Je ne dis pas qu’il faille mettre les suites au rencard. Celles-ci sont perçues comme des valeurs sûres par les éditeurs, et elles sont là pour rester. Mais très peu de nouvelles marques ont été annoncées au E3 2014, et c’est dommage.
La réalité virtuelle pourrait faire revivre Kinect
Il y avait un gros éléphant dans le kiosque de Microsoft au E3 2014. Un éléphant qui porte le nom de Kinect.
Après avoir été présentée comme une merveille révolutionnaire en 2013, la nouvelle Kinect a pratiquement été oubliée par Microsoft cette année. La compagnie n’a non seulement à peu près pas parlé de l’appareil, mais les nouveaux jeux n’intègrent plus de fonctions exclusives pour Kinect comme c’était le cas l’année dernière, et les jeux optimisés pour Kinect n’avaient rien d’exceptionnels cette année, à l’exception notable du jeu d’entraînement Shape Up d’Ubisoft.
Microsoft ne désavoue pas publiquement la Kinect, mais lorsqu’on en parle aux cadres de la compagnie, on sent tout de suite le malaise s’installer, et l’accessoire n’est plus défendu avec vigueur.
Rappelons que Microsoft a annoncé avant le E3 que la compagnie allait maintenant vendre sa Xbox sans Kinect, pour 399$, soit le même prix aux États-Unis que la PlayStation 4 (ce qui devrait lui permettre de rattraper son adversaire dans les ventes de consoles).
Essayez de convaincre des développeurs de créer de nouveaux jeux pour Kinect maintenant? Si Microsoft continue de cette façon, même les propriétaires actuels de l’appareil finiront par ranger l’accessoire dans un placard.
Microsoft pourrait toutefois encore sauver la Kinect, qui pourrait même devenir une arme puissante contre ses concurrents.
En lançant son propre casque de réalité virtuelle, compatible avec Kinect, Microsoft disposerait en effet d’une solide avance technologique sur Oculus et Sony. Kinect pourrait alors suivre les mouvements de notre tête avec précision, mais aussi ceux de nos membres, dans certains jeux.
Malheureusement, Microsoft pourrait bien avoir été échaudé par la dernière année, et il n’est pas dit que la compagnie soit particulièrement intéressée à investir dans cette technologies qui a été plutôt décevante jusqu’ici.