HTC et son portfolio: deux visions opposées, mais compatibles
Le fabricant de téléphones taiwanais HTC est drôle à suivre par les temps qui courent. Après avoir clamé haut et fort son intention il y a quelques années de réduire son portfolio afin d’augmenter ses ventes, l’entreprise annonce maintenant son intention d’offrir plus de produits… pour augmenter ses ventes. Deux visions qui ne sont toutefois pas si opposées qu’on pourrait le croire.
Au début 2012, le PDG de HTC Peter Chou faisait son mea culpa. La compagnie s’était éparpillée en 2011, ce qui avait provoqué une inquiétante chute dans les ventes de l’entreprise. «Avec des ventes qui chutent et des revenus en baisse, HTC réduira drastiquement la quantité de téléphones intelligents qu’elle lancera en 2012», résumait The Next Web dans un article publié en janvier 2012.
À l’époque, j’avais applaudi la décision, surtout que je l’attendais depuis plusieurs mois. HTC avait lancé plusieurs téléphones plus ou moins intéressants en 2011, et l’entreprise avait grandement besoin d’un message clair et d’un appareil phare pour rivaliser avec Samsung, qui devenait un joueur de plus en plus important grâce au Galaxy S en 2010 et à l’excellent Galaxy S2 en 2011.
Deux ans plus tard, rien ne va plus pour la compagnie. La stratégie n’a pas freiné sa chute, au contraire. L’entreprise est à peine profitable, et son avance sur les autres fabricants en termes de qualité est maintenant quasi inexistante. Ou, du moins, beaucoup plus petite qu’à une autre époque.
Le retour du balancier
Pour 2014, HTC prévoit donc revenir en arrière en offrant plus de modèles de téléphones, selon ce que l’entreprise a expliqué hier au Mobile World Congress de Barcelone. Ceci devrait lui permettre de rejoindre un plus grand nombre de consommateurs, notamment dans les pays en développement.
Si on pourrait avoir l’impression que la compagnie tourne en rond, ce n’est toutefois pas exactement le cas, puisque contrairement à 2011, HTC aura toujours son téléphone phare unique, qui sera dévoilé le 25 mars prochain.
En fait, HTC appliquera désormais la stratégie que la compagnie aurait dû faire en 2012: offrir un téléphone phare annuel qui se distingue des autres, oui, mais sans négliger pour autant son pain et son beurre: les appareils abordables et de milieu de gamme.
Au risque de dire une évidence, pour survivre, HTC doit finalement exceller d’un bout à l’autre du spectre, tant avec ses appareils haut de gamme (comme c’est le cas en ce moment) qu’avec ses appareils abordables.
Personne n’a dit que c’était un marché facile.