Spybot, ou l’art de TROP chercher le succès viral

Un bébé qui boit du bourbon, des références aux poils pubiens de Ronald McDonald et aux morpions chez Hooters: voilà les ingrédients que l’on peut désormais retrouver dans une campagne marketing destinée à faire mousser une nouvelle application iPhone.

Je reçois quotidiennement de quelques dizaines à plus d’une centaine de communiqués par jour (un chiffre qui peut littéralement exploser pendant les grandes conférences internationales comme le CES ou le Mobile World Congress). Je les ouvre tous, mais je ne peux évidemment pas tous les lire au complet. Un communiqué a quand même capté mon attention hier, et pas forcément pour les bonnes raisons.

Spybot, une nouvelle application iOS, vient en effet d’être lancée pour transformer un appareil iOS comme un IPad, un iPhone ou un iPod Touch en caméra de surveillance via Bluetooth (aucune connexion Internet requise).

L’idée peut être intéressante, mais les excès sont évidemment dangereux. Malheureusement, la compagnie derrière Spybot semble justement promouvoir ces excès, et d’une manière plus ou moins subtile en plus.

Voici par exemple certains des usages proposés par Spybot sur sa page d’accueil (traduction libre) :

Espionnez vos parents : qu’est-ce qui fait ces bruits de zoo dans la chambre de votre mère lorsque l’oncle Steve visite?

Regardez votre patron : maintenant vous pouvez voir ce qu’il considère comme étant une bonne utilisation de son temps.

Surveillance de pharmacie : Spy Bot peut trouver qui vole vos pilules pendant vos partys.

Patrouille Blonde / Chum : est-ce que votre copain ou votre copine flirte lorsque vous quittez la chambre? Découvrez-le aujourd’hui.

Surveillez vos enfants : est-ce que vos enfants font vraiment leurs devoirs dans leur chambre? Probablement pas.

Les secrets du professeur : Peut-être que votre professeur pourrait… être persuadé de vous donner de meilleures notes.

Ouf!

Et pour maximiser les chances que sa campagne devienne virale, la compagnie a aussi créé deux vidéos, une à propos d’un bébé qui se saoule au bourbon, et l’autre à propos de deux sœurs qui s’espionnent et s’engueulent.

La répartie de la seconde vidéo est bien réussie (il faut le reconnaître), mais encore une fois, le tout baigne dans un profond mauvais goût (morpions, poils pubiens, etc).

Avec les centaines de milliers d’applications mobiles offertes dans les boutiques comme l’App Store et Google Play, il devient de plus en plus difficile de se démarquer. Est-ce que la provocation sera la prochaine façon à la mode de le faire?

J’espère que non.