Test du BlackBerry Z10 avec BlackBerry 10 (la version longue)
BlackBerry lance aujourd’hui le BlackBerry Z10, son premier téléphone intelligent équipé du nouveau système d’exploitation BlackBerry 10. L’appareil de la dernière chance pour certains, qui représente dans tous les cas un nouveau départ pour la compagnie canadienne. Mise à l’essai d’un appareil qui a (presque) tous les atouts pour réussir.
Dire que le BlackBerry Z10 était un téléphone attendu serait un euphémisme. Les quelques fois où je l’ai sorti en public au cours des derniers jours, celui-ci n’a d’ailleurs pas manqué de susciter de vives réactions (en fait, je teste quelques dizaines de téléphones par année, et le dernier appareil à avoir autant piqué la curiosité était probablement l’iPhone 4).
Comment est-il? Est-ce qu’il fonctionne bien? Est-ce aussi bon qu’un iPhone? Pourra-t-il sauver BlackBerry? Toutes les fois, les questions pleuvent. C’est à ces questions que j’essaierai de répondre plus en détails dans cette critique.
Matériel
Le BlackBerry Z10 est l’un des deux premiers téléphones BlackBerry 10 qu’a dévoilés BlackBerry. Il s’agit d’un appareil dans la même lignée que ceux qui ont suivi l’iPhone, avec seulement un grand écran tactile à l’avant. Un autre appareil, le BlackBerry Q10, avec un clavier QWERTY physique comme les BlackBerry habituels, devrait être lancé plus tard au printemps, probablement vers le mois d’avril.
Design
Côté design, le BlackBerry Z10 ne sort pas vraiment des sentiers battus, mais celui-ci ne déçoit pas non plus.
L’appareil est quand même assez mince, avec une épaisseur de 9 mm, et il est assez léger, à 137 grammes. Celui-ci n’est pas anorexique pour autant, et certains téléphones dévoilés au dernier CES sont quand même perceptiblement plus minces, mais personne ne devrait s’en offusquer.
Visuellement, son apparence est quand même sobre, avec des coins arrondis, un derrière texturé et une démarcation claire du cadre au haut et au bas de l’écran.
L’appareil offre quatre boutons métalliques. Un pour le fermer au haut du téléphone, et trois sur le côté, deux pour le son et un autre qui permet de mettre pause sur un vidéo ou une pièce musicale, mais surtout d’activer la reconnaissance vocale lorsqu’on le tient enfoncé.
Malheureusement, il est impossible de paramétrer ce bouton, ce qui m’apparaît comme une occasion ratée. A-t-on vraiment besoin d’un bouton pour mettre une vidéo sur pause? Je ne le pense pas. Un bouton d’assourdissement, par exemple, m’aurait apparu plus pratique. Dommage.
L’arrière du BlackBerry Z10 est tout en plastique, ce qui est quand même dommage, mais on pardonne facilement à l’appareil considérant que sa coque arrière est en fait amovible, ce qui permet d’accéder à la pile, à la fente pour cartes microSD et à la carte Micro SIM.
Considérant à quel point les piles remplaçables sont de plus en plus rares, il s’agit d’un avantage franchement intéressant. Côté ports, celui-ci est équipé d’un port micro USB sur le côté (un emplacement qui m’agace un peu, sans être la fin du monde pour autant) et d’un port micro HDMI.
Caractéristiques techniques
Certaines des caractéristiques du BlackBerry Z10 le placent à égalité avec les autres plus gros téléphones du moment, alors que d’autres sont légèrement derrière le peloton de tête.
C’est le cas notamment de son processeur à Snapdragon S4 Plus à double cœurs, qui équipait notamment le HTC One X lancé au printemps dernier. Sa pile de 1800 mAh est aussi un peu petite, comparée à plusieurs téléphones Android haut de gamme récents.
L’appareil se reprend toutefois avec son 2 Go de mémoire vive, ses connectivités multiples (LTE, NFC, etc.) et sa capacité interne, correcte à 16 Go, mais extensible de 64 Go supplémentaires pour la musique et les vidéos avec une carte microSD.
Son écran offre pour sa part une bonne netteté, grâce à sa densité de 355 pixels par pouce (768 par 1280 pixels). À 4,2 pouces, celui-ci est légèrement plus grand que l’iPhone, et un peu plus petit que les téléphones Android haut de gamme du moment.
Est-ce qu’il s’agit d’un avantage ou d’un inconvénient? Aucun des deux, vraiment, il s’agit surtout d’une question de préférence.
Le haut-parleur externe du téléphone, situé sous la coque arrière, est pour sa part minuscule. Il est tout à fait convenable pour les appels-conférences, mais celui-ci est plutôt inutile si vous espériez jouer de la musique avec votre téléphone.
Avec son port HDMI, sa connectivité NFC et sa pile amovible, le BlackBerry Z10 offre plusieurs avantages par rapport à d’autres téléphones sur le marché, notamment l’iPhone d’Apple.
Quelques caractéristiques manquent toutefois à l’appel avec le BlackBerry Z10. Celui-ci n’offre notamment aucune recharge sans fil (une caractéristique que l’on retrouve notamment sur le Nokia Lumia 920 et que l’on devrait voir souvent lors du prochain Mobile World Congress) et, plus important, aucune technologie de partage d’écran sans fil comme AirPlay ou Miracast.
Le BlackBerry Z10 est bien compatible avec le DNLA, un standard plus ou moins intéressant, mais rien n’est offert pour ceux qui voudraient afficher complètement l’écran de leur appareil sur un téléviseur, par exemple, ou profiter d’un haut-parleur sans fil compatible avec une technologie Wi-Fi.
Dans tous les cas, force est d’admettre que ces technologies manquantes ne sont pas vraiment essentielles, ce qui est quand même de bon augure pour BlackBerry.
Le BlackBerry Z10 est équipé d’un appareil photo numérique de 8 mégapixels et à l’arrière, et de deux mégapixels à l’avant.
Comme vous l’avez peut-être vu, l’appareil offre la technologie Time Shift, qui permet de prendre une photo de groupe, de sélectionner un visage et de remonter ou d’avancer dans le temps avant ou après que la photo ait été prise pour sélectionner un moment où, par exemple, les yeux de la personne ne clignotaient pas, ou lorsque son sourire était mieux réussi.
Le résultat est franchement impressionnant. Il s’agit du genre de fonctionnalité que les utilisateurs devraient utiliser par défaut lorsqu’ils vont photographier des gens.
Côté qualité, l’appareil est excellent à la clarté, comme c’est souvent le cas maintenant avec les téléphones intelligents, mais il est plutôt inutile à la noirceur, à moins d’utiliser son flash. Vos photos chez Winners ou à l’épicerie risquent donc d’être mieux réussies que celles dans un bar.
L’appareil photo est aussi moins complet que d’autres sur le marché. Il n’offre par exemple aucun mode HDR ou Panorama, et les contrôles manuels sont très limités.
Performances (rapidité, autonomie, qualité sonore, etc).
Côté matériel, le BlackBerry Z10 s’en tire plutôt bien, parfois mieux les autres appareils que j’ai testés au cours des derniers mois, et parfois un peu moins bien, mais jamais de façon catastrophique.
Puissance brute : la boutique App World n’offre aucun véritable benchmark avec lequel il serait possible de comparer le BlackBerry Z10 aux autres appareils sur le marché, mais sur la base de ses caractéristiques seulement (processeur double cœur seulement), il est évident que celui-ci n’est pas au sommet. Dans les faits, le téléphone BlackBerry 10 est toutefois fluide, autant dans l’interface que dans les applications tierces que j’ai essayées.
Ceci étant dit, aucune application n’est pour l’instant lourde au point où les deux cœurs Kraits du BlackBerry Z10 devraient en souffrir non plus. Est-ce que ça pourrait changer avec le temps? Est-ce que le Z10 pourrait un jour avoir de la difficulté à faire tourner par exemple les jeux les plus lourds qui auront mal été portés d’Android?
C’est possible. Inquiétant, non, mais possible quand même.
Rapidité (antennes) : BlackBerry a toujours eu une certaine avance par rapport à ses antennes, et le BlackBerry Z10 ne fait certainement pas exception. La connectivité LTE de l’appareil canadien est excellente. Je n’ai pas suffisamment de téléphones sous la main pour faire un comparatif exhaustif, mais je ne me souviens pas de n’avoir jamais essayé un téléphone qui m’a semblé aussi rapide pour télécharger et téléverser.
Dans mon appartement où la réception est généralement assez mauvaise, le BlackBerry Z10 parvient par exemple à atteindre 23,95 Mbit/s, alors qu’un iPhone 5 au même endroit – et branché sur le même réseau – se limite plutôt à 8,44 Mbit/s.
Qualité audio : la qualité audio du BlackBerry Z10 m’a également semblé particulièrement bonne. Le son est clair et fort, tant d’un côté que de l’autre. Ceux qui utilisent souvent la fonction téléphone de leur appareil devraient particulièrement l’apprécier.
Autonomie : mes quelques premiers jours avec le BlackBerry 10 ont été plutôt catastrophiques côté autonomie, mais le tout s’est réglé une fois que la totalité des différents services sur l’appareil ont été synchronisés.
Je n’ai jamais manqué de piles par la suite, mais j’ai quand même l’impression que l’appareil pourrait avoir de la difficulté à traverser une longue journée d’usage intensif, comme c’était facile de le faire avec les anciens téléphones BlackBerry. Si c’est le genre de chose qui vous arrive, vous aurez au moins l’option d’acheter une pile de rechange avec votre appareil.
Logiciel
La vedette du BlackBerry Z10 est bien évidemment BlackBerry 10, le nouveau système d’exploitation de BlackBerry. Celui-ci est basé sur le système QNX. Le système m’a semblé solide, je n’ai d’ailleurs jamais redémarré mon téléphone (il faut toutefois admettre que les autres plateformes ne plantent pas souvent non plus), et son interface est particulièrement agréable à utiliser.
Plusieurs fonctionnalités et gestuelles du système (regroupées sous l’appellation BlackBerry Flow) sont franchement efficaces, et BlackBerry 10 est à bien des égards addictif : lorsque vous prendrez un Android, un Windows Phone ou un iPhone après avoir utilisé BlackBerry 10 pour quelques jours, vous vous surprendrez à vouloir revenir au Z10 à cause de ses différentes gestuelles, ce qui est certainement de bon augure pour BlackBerry.
Notons que si vous possédez un vieux téléphone BlackBerry, celui-ci ne pourra pas être mis à jour vers BlackBerry 10. Vous devrez donc acheter un nouveau BlackBerry pour en profiter.
Interface et système d’exploitation
L’interface de BlackBerry 10 est unique en son genre. Elle demande aussi un certain ajustement, tant à cause du positionnement des différents menus que de l’utilisation de gestuelles pour contrôler son appareil sans aucun bouton (rappelons qu’Android offre généralement trois ou quatre boutons, capacitifs ou virtuels, et qu’iOS offre un bouton central Home)
Cet ajustement est toutefois facile. Un utilisateur habile comprendra par exemple la dynamique du système en une vingtaine de secondes, avec quelques ajustements ponctuels ici et là. Un utilisateur moins habile avec l’informatique aura besoin d’une période d’apprentissage un peu plus longue, comme c’est le cas avec Android, par exemple.
Le langage utilisé par BlackBerry n’est toutefois pas toujours constant. S’il suffit par exemple de glisser son doigt vers le bas à partir du haut de l’écran pour afficher les paramètres d’une application, certains logiciels (incluant le Navigateur maison de BlackBerry) demandent plutôt de cliquer sur un bouton dans l’écran, en bas à droite, par exemple.
D’autres applications affichent de l’information à gauche de l’écran (généralement pour choisir une source à consulter, mais le tout n’est pas archi intuitif).
Il s’agit d’un faux pas assez difficile à expliquer pour un système tout neuf…
Les différents écrans de BlackBerry 10
Lorsque l’on ouvre BlackBerry 10, celui-ci offre un écran d’accueil, qui affiche par exemple son prochain rendez-vous ou le nombre de notifications qui nous attendent. Pour se rendre à l’écran central, il suffit ensuite de glisser son doigt vers le haut. C’est d’ailleurs cette gestuelle qui équivaut à appuyer sur le bouton Home de l’iPhone.
Le premier écran qui s’affiche est ensuite l’écran de multitâche. Celui-ci permet d’afficher jusqu’à huit applications ouvertes à la fois. Chacune des vignettes peut soit être une miniature de l’écran de l’application, ou afficher quelque chose de différent si le développeur en a choisi ainsi. Il est possible de fermer ces vignettes (ce qui équivaut à fermer les applications), mais pas de les réarranger.
Dommage. Il n’est pas non plus possible d’installer une vignette en permanence, ce qui aurait pu par exemple être intéressant pour afficher l’heure ou, surtout, la météo. La gestion automatique de ces vignettes a du bon, mais j’ai quand même l’impression que BlackBerry aurait pu offrir quelque chose d’un peu mieux réussi ici. Peut-être que cela viendra avec les prochaines versions du système.
En glissant son doigt sur l’écran vers la gauche, il est possible de faire défiler les écrans situés à droite de l’écran central. Ceux-ci rassemblent toutes ses applications sous forme de grille. De la même façon qu’Android et iOS le font.
À gauche de l’écran central maintenant se retrouve le BlackBerry Hub, une sorte de boite de réception universelle.
BlackBerry Hub
Le BlackBerry Hub n’est en fait pas uniquement accessible à la gauche de l’écran central. Peu importe où vous vous trouvez dans le système, vous pouvez toujours tourner votre pouce d’un quart de cercle au bas de l’écran pour passer au Hub. Vous pouvez alors tenir votre pouce sur l’écran (Peek), ce qui permet de voir ses nouveaux messages sans quitter son application en cour, ou de lâcher l’écran, ce qui permet d’ouvrir le Hub.
Le Hub est donc littéralement la pièce maitresse de BlackBerry 10, l’endroit auquel il est le plus rapide et le plus facile d’accéder en tout temps.
Le Hub affiche ses courriels, mais aussi ses prochains rendez-vous, les messages de ses réseaux sociaux, les notifications de son téléphone, etc.
J’étais un peu inquiet qu’une surdose d’information en résulte, mais il n’en est rien. Le seul point négatif du Hub est en fait que certaines informations apparaissent en double (si vous recevez des alertes courriel pour vos réseaux sociaux, par exemple), mais le tout est facile à gérer, en désactivant ses notifications par courriel ou en désactivant les messages de ses réseaux sur le Hub.
Le BlackBerry Hub permet d’accomplir certaines actions reliées à ses réseaux sociaux (accepter un ami Facebook, par exemple), d’envoyer des messages texte, des BBM, etc.
Il est bon de noter que si les messages texte et les BBM (la messagerie instantanée de BlackBerry) possèdent leur propre application, ce n’est pas le cas des courriels, qui sont exclusivement gérés par le Hub (réception des messages push, envois, etc.).
Honnêtement, je n’étais pas convaincu du Hub lorsque j’en ai entendu parler la première fois, mais je m’y suis vite habitué.
En fait, gérer ses courriels est plus rapide, plus facile et plus agréable sur BlackBerry 10 que sur n’importe quelle autre plateforme mobile.
La fonction BlackBerry Peek pour jeter un œil à ses courriels (même lorsque l’on est dans un jeu ou une vidéo) est particulièrement agréable, malgré ses quelques défauts (celle-ci affiche où vous étiez la dernière fois dans le Hub, si vous n’avez pas fermé votre dernier message texte, c’est ce dernier que vous verrez, et non vos nouveaux messages).
D’ailleurs, j’ai depuis la semaine dernière le réflexe d’effectuer la gestuelle de BlackBerry Peek même lorsque j’utilise un autre téléphone.
Un clavier prédictif
Il faut dire aussi que le clavier virtuel de BlackBerry 10 est particulièrement intéressant. Celui-ci prédit les prochains mots que l’utilisateur devrait écrire (si vous écrivez «à qui de», celui-ci vous proposera par exemple d’ajouter «droit»), et il permet d’écrire en trois langues différentes simultanément, sans devoir l’avertir de laquelle est utilisée pendant l’écriture.
Ces fonctionnalités n’ont rien d’unique (la technologie utilisée est en fait celle de l’excellent clavier Android Swiftkey), mais BlackBerry y ajoute une petite variante, en proposant les prochains mots juste au-dessus de la prochaine lettre à taper, ce qui est plutôt intelligent.
J’aime aussi que le clavier BlackBerry 10 s’adapte intelligemment aux boites de texte, en offrant par exemple une rangée supplémentaire pour les chiffres quand vient le temps d’écrire un mot de passe.
BlackBerry Balance
Un petit mot maintenant à propos de BlackBerry Balance, une fonctionnalité qui devrait plaire aux utilisateurs en entreprise.
BlackBerry Balance permet aux utilisateurs de BlackBerry de séparer leur téléphone en deux partitions distinctes, qui ne peuvent communiquer entre elles, mais qui peuvent quand même partager certaines bases de données.
En glissant son doigt de haut en bas sur sa liste d’applications, il est possible de passer du mode personnel au mode travail en cliquant sur un petit bouton qui s’affiche au haut de l’écran. Les informations du mode travail ne peuvent pas être copiées vers le mode personnel, ce ne sont pas les mêmes applications qui sont affichées, le fond d’écran est différent et la boutique d’applications devient celle de votre entreprise.
Notons toutefois que vous pouvez quand même voir par exemple vos rendez-vous personnels dans votre calendrier, ce qui vous évitera bien des désagréments à la maison par la suite!
Malheureusement, BlackBerry Balance n’est pas pour tout le monde. Il faut en effet recevoir son téléphone de son entreprise, et celle-ci doit posséder un serveur BES de BlackBerry pour activer BlackBerry Balance.
Les autres fonctionnalités
BlackBerry a fait un bon travail pour offrir toutes les fonctionnalités de ses concurrents, dès la première version de son système. Parfois, son système devance même iOS, Android et les autres. Voici quelques fonctionnalités de BlackBerry 10.
Intégration à Windows et OS X
Pour accéder aux données de votre téléphone BlackBerry (autant dans la mémoire intégrée que sur la carte microSD de l’appareil), vous pouvez évidemment relier votre téléphone à votre ordinateur avec un câble USB, mais vous pouvez aussi, si vous le choisissez, faire apparaître votre appareil comme un disque réseau, tant sur Mac que sur PC, simplement en activant sa connexion Wi-Fi.
Vous aurez alors un mot de passe à entrer, mais vous pourrez transférer tous vos documents d’un côté comme de l’autre sans problème, et sans brancher quoi que ce soit. Franchement efficace.
Recherche universelle
BlackBerry 10 permet de chercher dans toutes ses informations à la fois, mais la recherche externe (sur le Web) doit être faite séparément. J’aime le fait qu’il est possible de personnaliser cette fonction (même si je doute que cette personnalisation soit utile dans la grande majorité des cas), mais je regrette un peu que les résultats Internet ne s’affichent pas en même temps. Dans tous les cas, on est bien loin de l’excellent Google Now sur Android.
Reconnaissance vocale
BlackBerry 10 comprend beaucoup de commandes vocales, et sa transcription du texte est quand même bien réussie. Encore une fois, on est ici derrière Android et iOS, mais le tout est quand même très bien utilisable.
BlackBerry Protect
BlackBerry s’en tire très bien avec BlackBerry Protect, son service en ligne pour gérer un appareil en cas de perte. Le service s’active en un seul clic dans les paramètres de son BlackBerry Z10.
Sur le Web, vous pouvez ensuite déterminer où est situé votre téléphone, vous pouvez lui ajouter un mot de passe, le faire sonner, afficher un message sur ce dernier (pour que la personne qui le retrouve puisse vous contacter, même si le téléphone est protégé d’un mot de passe) et l’effacer.
Encore une fois, il n’y a rien d’exceptionnel ici, mais j’ai trouvé que la solution était particulièrement facile d’utilisation et efficace. J’ai trouvé ce dernier aussi intéressant qu’iCloud d’iOS et Windowsphone.com de Windows Phone, mais supérieur aux solutions du genre sur Android à cause de sa simplicité.
Les applications intégrées avec BlackBerry 10
BlackBerry fournit plusieurs applications avec le Blackberry 10, certaines développées à l’interne, et certaines développées par des compagnies tierces. Voici mes impressions des plus importantes.
Pourquoi est-ce que je parle de l’application Cartes en premier? Parce qu’il s’agit d’une application essentielle pour un téléphone intelligent et que, malheureusement, celle de BlackBerry n’est tout simplement pas à la hauteur.
L’interface de Cartes est laide et ses fonctionnalités sont limitées (aucune navigation à pied ou en transport en commun, par exemple).
Pour tout dire, les problèmes de Plans d’Apple sont même franchement mineurs comparés à ceux de Cartes de BlackBerry 10.
Heureusement, tout n’est pas perdu.
En effet, il est possible, si vous avez l’âme bidouilleuse, d’installer des applications Android sur votre téléphone BlackBerry 10. Je vous ai donc concocté un petit tutoriel pour installer facilement Google Maps pour Android sur votre BlackBerry Z10.
Le résultat n’est pas aussi fluide qu’on l’espérerait, mais il est quand même utilisable et largement supérieur à Cartes.
Navigateur
BlackBerry a fait grand bruit de son navigateur, qui est LARGEMENT meilleur que son ancien utilisé par les téléphones BlackBerry 7 OS.
Malheureusement, l’ancien était tellement mauvais que d’être largement meilleur ne veut pas dire grand-chose.
Le navigateur de BlackBerry 10 est quand même moderne et efficace. Il est un peu à la traîne dans certains benchmarks comme Sunspider (environ 1900 ms) et j’éprouve quelques problèmes d’affichage avec celui-ci (des carrés noirs apparaissent parfois pour une fraction de seconde).
Quoi qu’il en soit, le navigateur de Blackberry 10 est tout à fait convenable. Celui-ci est aussi l’un des derniers à supporter Adobe Flash.
Les réseaux sociaux
BlackBerry 10 intègre directement plusieurs réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter, LinkedIn et Foursquare.
Dans certains cas, ces applications sont développées par les compagnies directement (LinkedIn, Twiter, Foursquare) et dans d’autres, celles-ci sont développées par BlackBerry, avec l’aide du réseau social (Facebook).
Les applications sont, dans l’ensemble, plutôt réussies.
Facebook m’a toutefois un peu déçu. J’ai trouvé que l’application était lente, et elle est encore incomplète. Les évènements s’affichent par exemple non pas dans l’application directement, mais plutôt dans le navigateur Web.
Oui, BlackBerry pourra corriger la situation, mais seront-ils capables de le faire rapidement? Et d’ajouter les nouvelles fonctionnalités de Facebook à mesure qu’elles seront lancées par le réseau social? Tout ceci reste à voir.
Notons que dans tous les cas, l’intégration des réseaux sociaux dans le système directement, pour partager une photo ou pour gérer ses communications dans le Hub, est très bien réussie.
BBM
Je ne suis pas un grand utilisateur de BBM, mais l’application fétiche de BlackBerry gère très bien la transition vers BB10. Les messages groupés fonctionnent bien, il est possible de faire de la messagerie vidéo avec ses amis et il est même possible de partager son écran avec un utilisateur BBM pendant une telle conversation.
Remember
Remember est un genre de Rappels d’iOS, où il est possible d’ajouter plus d’informations (pages Web, photos, notes audio, etc.), mais où les rappels sont moins performants. Ceux-ci n’intègrent par exemple pas la géolocalisation, vous ne pouvez donc pas dire à votre appareil de vous rappeler d’arroser vos plantes en arrivant à la maison, d’aller voir votre patron en arrivant au bureau, etc.
Remember s’intègre toutefois à Evernote et à Outlook, ce qui est un autre avantage important.
Print to Go
Le service Print To Go est aussi assez réussi. Page web, carte d’embarquement, fichier non supporté par un téléphone intelligent : Print to Go vous permet d’ «imprimer» un document depuis votre ordinateur pour qu’il s’affiche sur votre téléphone. Encore une fois, rien d’exceptionnel, mais la solution est efficace et bien intégrée.
Dropbox
L’intégration de Dropbox à BlackBerry 10 est particulièrement réussie. Exemple? Le gestionnaire de fichiers permet d’afficher autant les fichiers enregistrés localement que ceux en ligne sur Dropbox. Dommage qu’il n’y ait aucun espace en ligne supplémentaire offert, comme c’est le cas avec le Samsung Galaxy SIII!
Jeux
Je n’ai pas grand-chose à mentionner sur Jeux, un outil pour suivre ses performances dans les jeux et aussi pour se connecter avec des amis, sinon pour rappeler à quel point BlackBerry a été exhaustif dans sa quête pour offrir 100% des fonctionnalités qui sont disponibles sur d’autres plateformes, que ce soit Android, iOS ou Windows phone.
Et le reste
BlackBerry 10 offre aussi toutes les autres applications par défaut que vous pourriez imaginer, comme un calendrier (assez joli), la suite bureautique Docs to Go, des lecteurs multimédia, une horloge (vraiment jolie), une calculatrice, un lecteur de codes QR, une boussole, etc.
App World et applications tierces
Jusqu’ici, force est de reconnaître que BlackBerry 10 et BlackBerry Z10 sont deux excellents produits, parfois meilleurs que la concurrence, et parfois moins bons, mais jamais d’une façon impardonnable.
Le principal défaut de BlackBerry 10 est, comme on peut s’en douter puisqu’il s’agit d’une toute nouvelle plateforme, sa boutique d’applications tierces.
Pas la boutique directement. Celle-ci est en fait bien conçue, avec plusieurs listes agréables à consulter et pratiques pour faire des découvertes, un mode de paiement qui permet de payer par carte de crédit, mais aussi par PayPal ou par sa facture mensuelle, etc.
La boutique offre aussi des films et des séries télé (+1 pour l’effort, mais -1 pour l’absence de contenu francophone) et de la musique (quelque chose que Google n’offre même pas au Canada), incluant de la musique francophone.
Le problème est toutefois par rapport aux applications tierces.
Il y en a beaucoup pour un lancement – 70 000 – mais on est ici bien loin d’Android et d’iOS. 10 fois moins.
Heureusement, personne n’utilise les 700 000 applications qu’offrent l’App Store et la boutique Google Play. L’important est surtout d’offrir les bonnes applications.
Sur ce point, l’App World s’en tire souvent très bien, mais quelques gros canons manquent à l’appel.
Ce qu’il y a (ou ce qu’il va y avoir)
Il est difficile de faire une liste exhaustive, mais on peut quand même noter que la plupart des applications d’affaires (dont la plupart des banques canadiennes, mais pas Desjardins) sont présentes et tout comme les applications de transporteurs aériens.
Côté multimédia, notons la présence (dès maintenant, ou confirmée pour plus tard) de BBC, Deezer, Rdio, SiriusXM, Songza et SoundHound. Certaines applications de sport devraient aussi arriver prochainement, notamment NHL GameCenter.
En plus des réseaux sociaux mentionnés plus haut, d’autres arrivent, comme Skype, Viber et le service de messagerie multiplateforme Whatsapp.
Plusieurs logiciels de lecture sont aussi présents ou à venir sur BlackBerry 10, comme The Economist, The Guardian, PressReader, le New York Times et Amazon Kindle.
BlackBerry 10 offre pour l’instant un nombre assez restreint de jeux, mais de nombreux développeurs ont confirmé leur arrivée, comme Rovio (les Angry Birds) et EA Mobile (The Sims, UNO, NBA, Mass Effect Infiltrator, Dead Space, Monopoly Millionaire, Plants vs Zombies). Parmi les quelques autres jeux populaires confirmés, notons Alpha Zero, Cut the Rope, Doodle Devil, Flight Control, Fruit Ninja, Great Big War Game, Great Little War Game, Jetpack Joyride, Modern Combat 4 : Zero Hour, Shadowgun, Sparkle, Where’s My Perry, Where’s My Water et World of Goo.
Vous ne pourrez pas jouer à tous les jeux mobiles qui existent sur iOS, mais vous en aurez quand même suffisamment pour vous divertir.
Notons toutefois que ce ne sont pas toujours les gros noms qui sont les plus intéressants. Souvent, ce sont de petits titres indépendants qui causent le plus de surprise sur iOS (la plateforme la plus intéressante pour les jeux en ce moment), comme Letterpress, Draw Something ou Tiny Tower. C’est peut-être plus à ce niveau – les jeux indépendants de bonne qualité – que BlackBerry 10 risque de décevoir.
Les applications manquantes
La liste n’est pas très longue, mais quelques applications que je qualifierais d’importantes manquent encore à l’appel. Pour moi, les applications importantes sont celles qui sont utilisées régulièrement, et non seulement à l’occasion, par de nombreux utilisateurs.
C’est notamment le cas du lecteur Pocket, du service de vidéos en ligne Netflix, de Tou.TV, des réseaux sociaux Instagram, Pinterest et Yelp, des applications de voyage et de cartes comme Tripit et Google Maps.
Certaines de ces absences font évidemment plus mal que d’autres, tout particulièrement Instagram, une application assez importante pour certains pour les empêcher de délaisser Android et iOS.
Google Maps serait aussi dans la catégorie des absences graves, mais considérant qu’il est possible de l’installer quand même, cette absence me dérange un peu moins. Pour ceux qui ne pourront l’installer sur leur appareil (parce que celui-ci est fourni par le travail, ou parce qu’ils ne savent pas qu’ils peuvent le faire), il s’agit toutefois d’une absence de taille.
La question des applications Android sur l’App World
L’une des raisons qui a permis à BlackBerry d’atteindre 70 000 applications au lancement de BlackBerry 10 est justement à cause de la compatibilité de son système avec les applications Android.
Comme je l’ai dit plus haut, cette compatibilité n’est pas parfaite, mais je n’ai pas rencontré de cas où une application sur l’App World était vraiment problématique non plus. Peut-être que cela viendra, mais pour le moment, tout est plutôt beau.
D’ailleurs, pour clarifier un peu la situation concernant la quantité d’applications Android dans la boutique, 40% des applications sur l’App World seraient des ports simples d’Android, sans aucune autre adaptation que ce soit. Cette statistique diminuerait toutefois à 10% dans les cas d’applications provenant de développeurs importants.
En conclusion
Le BlackBerry Z10 est offert chez Rogers et Virgin Mobile pour 139$ et chez Bell et Telus pour 149$ avec une entente de trois ans et un abonnement à certains forfaits. Fido offre pour sa part l’appareil pour 350$ avec une entente de deux ans, et Videotron a annnoncé le BlackBerry Z10, mais ne l’offre toujours pas pour le moment.
Mise à jour: Bell et Telus ont finalement diminué le prix du BlackBerry Z10 à 139$ également. Telus, de son côté, offre permet aussi jusqu’au 28 février prochain d’échanger n’importe quel vieux téléphone (BlackBerry ou non) et d’obtenir un rabais de 50$ à l’achat du nouveau BlackBerry.
Notons que contrairement aux anciens BlackBerry, ceux-ci ne sera plus offert avec des forfaits incluant les réseaux sociaux illimités.
Est-ce que les gens voudront passer d’iOS ou d’Android à BlackBerry 10?
Est-ce qu’un utilisateur Android ou iOS pourrait laisser son iPhone ou son Samsung Galaxy pour acheter le BlackBerry Z10?
Je pense que oui. BlackBerry a fait un travail colossal pour offrir toutes les fonctionnalités que l’on retrouve sur ces autres plateformes, et même si toutes les fonctionnalités ne sont pas aussi réussies, aucune n’est ratée au point de gâcher l’expérience. Pareil pour le BlackBerry Z10, qui est, malgré quelques faiblesses, un téléphone dans l’ensemble plutôt réussi.
La question est plutôt de savoir si les propriétaires d’un appareil Android ou iOS auront envie de passer à BlackBerry 10.
Dans la majorité des cas, je crois malheureusement que non. Pour un utilisateur du grand public (une entreprise pourrait avoir d’autres préoccupations), les raisons pour changer sont assez limitées. Personnellement, j’en vois quand même deux.
1 – BlackBerry 10 est la plateforme la plus intéressante en ce moment pour ceux qui utilisent leur téléphone surtout pour les courriels et la messagerie. Et sur ce point, la différence est particulièrement importante par rapport à l’iPhone, qui est très loin derrière.
2 – Certaines personnes ne sont pas satisfaites d’iOS ou d’Android. Ce n’est pas tout le monde qui est en amour avec son téléphone intelligent. Ceux qui ne sont pas emballés par leur appareil (peu importe la raison, que ce soit à cause de l’attitude d’une compagnie ou des appareils directement) pourraient gagner à passer vers BlackBerry 10.
Il y a bien sûr d’autres points où le BlackBerry Z10 performe bien, mais on ne se fera pas de cachette, personne ne va changer de plateforme seulement pour l’appareil photo qui permet d’annuler les clignements des yeux…
Surtout que pour chaque avantage, BlackBerry offre aussi des inconvénients, tout particulièrement ses applications tierces manquantes et sa relative complexité.
Quoi qu’il en soit, BlackBerry pourra aussi compter sur ses utilisateurs actuels (ils sont 80 millions) qui seront bien mieux servis par BlackBerry 10 que BlackBerry 7 OS.
Est-ce que BlackBerry 10 va sauver BlackBerry?
Je ne suis pas un devin. Ni les analystes financiers, d’ailleurs.
Je sais toutefois qu’à moins d’un miracle, on ne transforme pas un marché avec un seul produit. Même Apple n’a pas renversé RIM d’un seul coup avec son iPhone, dont la première version était loin d’être parfaite.
BlackBerry 10 n’est pas un miracle. Un bon produit, oui. Un produit étonnant pour une première version, assurément. Mais un miracle? Non.
Je pense quand même que le système (ainsi que le BlackBerry Z10) a le potentiel nécessaire pour donner à court terme un second souffle à BlackBerry. Reste maintenant à voir ce que la compagnie canadienne fera avec ce souffle.
Car non seulement BlackBerry a quelques lacunes à corriger, mais les autres systèmes d’exploitation continuent de s’améliorer, et les autres téléphones sont plus minces et plus puissants de mois en mois.
BlackBerry n’est pas dans un sprint avec les autres fabricants de téléphones intelligents, mais bien dans un marathon. Et celui-ci ne fait que commencer.
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