Test du Samsung Galaxy SIII le mal-aimé: ou pourquoi le meilleur téléphone au monde ne fait pas l’unanimité.
J’ai publié ce matin dans le Journal Metro ma critique du tout nouveau Samsung Galaxy SIII, le successeur des Galaxy S et Galaxy SII, sans aucun doute les appareils Android les plus populaires à ce jour. Malgré ses critiques à peu près unanimement positives, le téléphone phare de Samsung ne fait pas que des heureux. Voici la version longue de mon test, qui vise à jeter un regard sur les déceptions de certains par rapport à l’appareil.
Retour en arrière
Comme je l’ai souvent répété au cour des dernières semaines, le Samsung Galaxy SIII est sans aucun doute le téléphone Android le plus attendu de 2012.
Et pour cause. Non seulement les Galaxy S et Galaxy SII ont été populaires, ces deux appareils ont surtout été technologiquement loin devant les autres téléphones Android de l’époque.
Le Samsung Galaxy SII était d’ailleurs particulièrement étonnant, tant par ses caractéristiques internes que par son design archi-mince.
Quand les amateurs d’Android attendent le Samsung Galaxy SIII, ils n’attendent pas seulement un nouveau téléphone. Ils attendent un téléphone qui devrait, si la tendance se maintient, être largement en avance sur son temps.
Est-ce que c’est finalement ce qui est arrivé?
Malheureusement, force est d’admettre que non.
Ce qui n’empêche toutefois pas le Galaxy SIII d’être un excellent appareil.
Caractéristiques matérielles
Écran
La première chose que l’on remarque sur le SGS3 est son grand écran HD de 4,8 pouces, égalé par seulement le HTC One X et le Galaxy Note.
En terme de taille, du moins. Car la résolution de l’écran du Samsung Galaxy SIII est quand même répandue, et la technologie Super AMOLED utilisée par Samsung pour sa conception date carrément de l’année dernière.
Est-ce un problème? Non. Même si certains regrettent l’agencement de pixels PenTile du Super AMOLED (je n’entrerai pas plus dans les détails pour ce billet), l’écran offre quand même une excellente qualité. La meilleure au monde? Non. Mais une très bonne quantité quand même.
Pour les geeks avertis, il s’agit par contre là de la première déception du Samsung Galaxy SIII. Alors que ses prédécesseurs avaient poussé la barre technologique par rapport aux écrans, celui-ci se contente d’offrir la technologie actuelle.
Processeur
Au Canada, le processeur est la seconde déception du Samsung Galaxy SIII pour les amateurs d’Android. Si certains modèles dans le monde offrent un puissant processeur Exynos à quatre cœurs, le modèle vendu au Canada est équipé d’un processeur double cœur Snapdragon S4 (cadencé à 1,5 GHz) moins puissant.
Il faut toutefois s’entendre sur un point.
Le Snapdragon S4 est moins puissant que l’Exynos Quad. Cela ne fait aucun doute. Mais le Snapdragon S4 est quand même le processeur le plus puissant sur le marché au Canada à l’heure actuelle.
Et quoi que les benchmarks en disent (en gros, le S4 du SGS3 permet d’atteindre les pointages les plus élevés au Canada, mais largement inférieurs à ceux du SGS3 avec Exynos Quad), un processeur supérieur ne veut pas forcément dire des performances supérieures, puisque les applications ne peuvent pas toujours profiter ni des multiples cœurs, ni des possibilités graphiques des processeurs.
Plusieurs amateurs sont toutefois quand même déçus, d’un côté parce que la version canadienne du SGS3 n’est pas la plus puissante (même si ce n’est qu’en théorie), et de l’autre parce qu’encore une fois, l’appareil de Samsung ne repousse pas les limites (au Canada du moins).
Mémoire vive
En fait, le Samsung Galaxy SIII est fidèle à son héritage pour la mémoire vive. Avec son 2 Go de RAM, l’appareil double carrément le plus proche concurrent.
L’impact de l’ajout de mémoire vive ne se fait pas sentir sur les benchmarks, mais l’appareil gère très bien le multitâche lorsqu’on le pousse à l’extrême.
Pile
Le Samsung Galaxy SIII offre une excellente autonomie, en partie grâce à son immense pile de 2100 mAh. On apprécie aussi grandement le fait que la pile peut être remplacée par l’utilisateur, ce qui permet d’avoir des piles supplémentaires pour les grosses journées de travail où les fois où son appareil n’a pas été rechargé pendant la nuit.
Capacité
La capacité est un autre point où le Samsung Galaxy SIII est fidèle à son héritage. Celui-ci est offert en version 16 Go et 32 Go seulement, mais il est possible d’ajouter une carte microSD et Samsung a obtenu une entente avec Dropbox pour donner 50 Go d’espace en ligne pour 2 ans.
Voilà qui est énorme (et qui nous rappelle à quel point les contrats de 3 ans offerts au Canada n’ont pas leur place).
Connectivité
Le Samsung Galaxy SIII est offert au Canada avec une connectivité LTE(sauf chez Vidéotron, où il est offert avec une connectivité HSPA+ à deux canaux), qui permet d’atteindre une vitesse de transfert souvent entre 12 et 25 Mbps et des temps de latences très courts.
C’est d’ailleurs en partie à cause de cette connectivité LTE que l’appareil est équipé du processeur Snapdragon S4, ce qui explique, en partie, pourquoi ce n’est pas tout le monde qui porte la LTE près de son cœur.
Ceci étant dit, force est toutefois de reconnaitre que le passage à la LTE était important, tout particulièrement dans les grands centres, où les réseaux HSPA commencent à être surchargés.
Oui, un réseau HSPA peu chargé permet d’atteindre des vitesses amplement suffisantes pour les utilisateurs. Mais ce n’est pas le cas partout (notamment à Montréal), et encore moins dans le cas des grands rassemblements.
Heureusement, les téléphones intelligents équipés de processeurs à quatre cœurs offriront bientôt la LTE également. Sur ce point, le SGS3 a toutefois peut-être été lancé un peu trop tôt.
Appareil photo numérique
L’appareil photo numérique du Samsung Galaxy SIII améliore de beaucoup celui du Samsung Galaxy SII, surtout par rapport au logiciel, qui offre beaucoup de paramètres, en plus de la possibilité de prendre des photos HDR.
L’appareil photo est probablement le meilleur offert sur Android avec celui du HTC One X, mais malgré tout légèrement inférieur à celui de l’iPhone, qui réussit ses clichés plus souvent.
Allure et design
Le Samsung Galaxy SIII n’offre pas le design le plus joli qui soit, le plastique de sa coque est cheap et il n’offre aucune continuité avec le Samsung Galaxy SII. Dommage.
La conception de l’appareil est toutefois très ergonomique, et l’appareil offre notamment une excellente prise en main pour sa taille.
Côté détails, j’aurais préféré l’utilisation de boutons logiciels, mais ce n’est pas tout le monde qui partage mon avis sur ce point. Une chose est certaine, tant qu’à avoir des boutons physiques sous l’écran, je préfère largement le gros bouton central du Samsung Galaxy SIII que l’utilisation de quatre ou trois boutons capacitifs.
Les deux autres boutons du téléphone sont un bouton menu à gauche, et un bouton retour en arrière à droite (qui serait beaucoup plus sensé à gauche, mais bon). Pour activer la vue multitâche, il faut tenir le bouton central enfoncé longtemps. Il s’agit, à mon avis, d’une bonne façon d’intégrer trois boutons plutôt que quatre.
Mais on entre dans les détails, là.
Caractéristiques logicielles
En plus de ses caractéristiques matérielles, le Samsung Galaxy SIII se distingue aussi par ses caractéristiques logicielles.
Ici par contre, les attentes de la part des amateurs étaient beaucoup moins élevées. Voici ces principales caractéristiques.
Touchwiz
J’ai toujours été un amateur de la version naturelle de Google.
La plupart des améliorations proposées par les fabricants comme Samsung, HTC et LG peuvent être reproduites avec des applications tierces de toute façon, et une version vanille de Google signifie généralement une mise à jour plus rapide (ou du moins, cela DEVRAIT signifier une mise à jour plus rapide!).
L’interface Touchwiz est toutefois une interface assez réussie.
Ses modifications visuelles sont minimes (contrairement à celles de Sony et Motorola, notamment), et l’interface offre plusieurs améliorations franchement intéressantes, comme un mode économie d’énergie qui serait impossible à reproduire sans un téléphone rooté. On aime aussi ses raccourcis dans le menu Android, qui n’ont rien de nouveau mais qui sont toujours aussi efficaces.
Samsung offre aussi plusieurs autres logiciels intégrés et fonctionnalités. Voici rapidement mes impressions de quelques-unes de ces dernières.
S Voice
L’équivalent de Siri pour l’iPhone ne fonctionne pas très bien. À considérer en voiture, mais sinon, la technologie n’est tout simplement pas prête.
Suivi des yeux
Le Samsung Galaxy SIII offre une fonctionnalité originale, qui vérifie si l’utilisateur regarde l’écran avant de le fermer après une période d’inactivité. Sans changer le monde, il s’agit d’une amélioration quand même intéressante.
S Beam
La fonction S Beam permet d’utiliser le NFC pour amorcer un contact entre deux appareils, et d’utiliser ensuite le Wifi pour transférer un fichier volumineux. Une solution simple et efficace, mais qui dans les faits, ne risque pas d’être utilisée souvent.
Partage
Samsung offre plusieurs autres fonctions de partage et de connectivité DNLA avec son téléphone. Encore une fois, rien qui ne peut être reproduit par des applications tierces.
Clavier
Je n’ai pas beaucoup aimé le clavier du Samsung Galaxy SIII. Téléchargez plutôt le nouveau Swype!
En résumé
Le Samsung Galaxy SIII a très peu de défauts, et beaucoup de qualités.
Il s’agit d’un téléphone bien intégré, qui est le plus puissant sur le marché au Canada. Celui-ci offre aussi une fente pour carte microSD et une pile accessible, deux qualités qui font souvent défaut chez les téléphones haut de gamme.
Malgré tout, force est de reconnaitre qu’il ne répond pas tout à fait aux attentes élevées que Samsung avait elle-même mises en place.
Ceci n’est toutefois pas une raison pour être déçu, et le téléphone phare de Samsung est un achat on ne peut plus sûr pour quelqu’un qui recherche un nouveau téléphone Android.
Le Samsung Galaxy SIII est offert au Canada chez Bell, Telus, Rogers, Virgin Mobile et Vidéotron pour 150 ou 160$ avec une entente de trois ans.
Voici ma critique vidéo complète de l’appareil :
19 commentaires