BlackBerry World jour 2: Q&R avec Thorsten Heins
Note: ce billet était prévu pour mon blogue mobilité sur le site de Branchez-Vous. Dommage. Je publierai un billet plus complet sur ce sujet prochainement.
Le PDG de Research in Motion Thorsten Heins s’est adressé ce matin aux journalistes présents à la seconde journée de la conférence BlackBerry World à Orlando en Floride. Une rencontre franche et intéressante, qui donne un bon aperçu du profil du nouveau CEO et de sa stratégie à la tête de RIM.
Voici quelques points à retenir de la rencontre :
RIM et les claviers physiques
Même si certains médias ont affirmé l’inverse hier, Thorsten Heins a reconfirmé à la foule que la compagnie comptait lancer des téléphones BlackBerry 10 – le futur système d’exploitation basé sur QNX dévoilé hier par la compagnie – avec un clavier physique.
«Nous avons les meilleurs claviers physiques au monde, nous n’allons certainement pas abandonner ça», a-t-il lancé, non sans raison.
La puissance de BlackBerry 10 (en l’enthousiasme de Thorsten Heins)
Pour Thorsten Heins, la puissance de son futur système d’exploitation ne fait absolument aucun doute. «Toutes les applications ouvertes fonctionnent en temps réel, elles ne sont pas mises en veille lorsqu’elles n’apparaissent plus à l’écran, comme c’est le cas avec d’autres plateformes», a-t-il expliqué, visiblement fier comme c’est généralement le cas lorsqu’il part de son futur système d’exploitation.
D’ailleurs, son enthousiasme pour la plateforme est palpable, et on le sent vraiment optimiste lorsqu’il discute de BlackBerry 10.
Selon ce dernier, le système devrait être particulièrement réactif, et offrir une bonne plateforme pour «l’informatique mobile», alors que BlackBerry 7 était plutôt une plateforme pour les téléphones intelligents.
Malheureusement, Heins n’a pas vraiment élaboré plus longuement sur ce concept d’informatique mobile.
Tablettes: le marché des affaires sera ciblé
Questionné à savoir si des tablettes BlackBerry 10 allaient être lancées au cours des prochains mois, le PDG de RIM a laissé entendre que ce serait le cas, mais que la stratégie de mise en marché de RIM ne serait pas la même que pour la première PlayBook.
«Nos futures tablettes seront recentrées autour de leurs forces. Il est difficile de réussir dans le marché des tablettes dans un angle purement matériel (lire : RIM n’affrontera plus l’iPad et les tablettes Android de plein front). Nous voulons en faire un outil de productivité pour les entreprises, une plateforme de lancement vers l’informatique mobile», a-t-il laissé entendre.
En gros, les prochaines tablettes de la compagnie devraient toujours être intéressantes pour monsieur et madame tout le monde, mais leur positionnement sera définitivement plus vers le marché des entreprises.
BlackBerry 7: toujours vivant (pour l’instant!).
Comme on s’en doutait, RIM ne compte pas laisser tomber son système d’exploitation BlackBerry OS 7 tout de suite, et une équipe d’une centaine d’employés continue de travailler sur ce dernier.
Il semble assez clair toutefois que si les téléphones d’entrée de gamme de RIM continueront d’être équipés de BlackBerry OS 7 pour quelques temps, surtout dans les marchés en développement, la situation risque d’être temporaire et BlackBerry 10 remplacera éventuellement complètement l’ancienne plateforme de RIM.
RIM et les attaques incessantes de la presse, des investisseurs et des analystes
Les journalistes et les analystes ne sont pas tendres envers Research in Motion depuis maintenant plusieurs années.
Si Thorsten Heins accepte bien la critique, celui-ci estime que les attaques ne sont pas toujours justifiées.
«Personnellement, ça ne me dérange pas, j’ai la peau dure. Mais je trouve ça difficile pour mes employés. Ceux-ci se donnent corps et âme pour la compagnie, et ils doivent ensuite subir les questions de leur famille et de leurs amis qui lisent ces rapports et ces articles», s’est désolé le PDG.
Pour ce dernier, le moral des troupes s’est toutefois beaucoup amélioré depuis quelques mois chez RIM, en partie à cause du changement de garde et du nouveau focus de la compagnie, et aussi parce que BlackBerry 10 commence finalement à prendre forme.
Plusieurs changements dans la direction et dans le fonctionnement de RIM
Thorsten Heins est finalement revenu à quelques reprises sur les changements apportés à sa compagnie depuis son entrée en poste il y a maintenant trois mois.
« Notre entreprise a grossi rapidement au cours des dernières années. Nous voulions tout faire, et nous avons perdu un peu de vue les responsabilités de chacun, et ce qui est vraiment important », a expliqué le PDG d’origine allemande.
« Nous avons un peu de gras autour de la taille » a avoué Thorsten Heins d’une façon un peu plus imagée.
Parmi les changements que le PDG de RIM a commencé à apporter à la compagnie, notons entre autres que celui-ci compte améliorer la responsabilité individuelle au sein de l’entreprise (pour que chaque projet ait une personne responsable, une façon de procédée pratiquée chez Apple, notamment).
Surtout, RIM espère recentrer son attention sur ses forces et ce qui distingue la compagnie des autres, particulièrement ses fonctionnalités pour le monde des affaires et des gouvernements.
« Ceci ne veut pas dire que nous abandonnons le marché des consommateur », a toutefois tenu à préciser Thorsten Heins.
« Mais nous pouvons déléguer certaines choses à des partenaires qui s’y connaissent mieux que nous. RIM n’est pas une compagnie de jeu ou de cartes géographiques. Nous pourrions tout faire cela à l’interne, mais d’autres compagnies le font mieux que nous. Mieux vaut créer des partenariats solides que de s’éparpiller un peu partout » a-t-il ajouté.
Parmi les autres changements annoncés, notons que RIM serait sur le point d’embaucher un nouveau chef du marketing mondial, une promesse faite il y a trois mois par Heins quelques heures après sa nomination à titre de successeur des anciens co-PDG Jim Balsillie et de Mike Lazaridis.