Vers la fin des frais ridicules sur les billets de spectacles?
Un billet pour Radiohead au Centre Bell le 15 juin prochain coûte au minimum 148$, sans compter 27,40$ de frais de port et de manutention chargés par TicketPro. Pour Ting Tings au National le 4 avril prochain (prix du billet: 23,50$), Admission facture pour sa part 7,10$, en plus des frais de 4,80$ pour imprimer son billet soi-même (!) ou pour le récupérer à la billetterie le soir du spectacle, soit 11,90$ au total.
Dans ce dernier cas, les frais totaux équivalent donc à plus de 50% du prix du billet!
Avec un peu de chance, la situation pourrait toutefois progressivement redevenir un peu plus raisonnable au cours des prochaines années.
C’est du moins ce qui pourrait arriver si le service Eventbrite poursuit sur sa lancée actuelle et, surtout, s’il parvient à pénétrer le marché des gros évènements et des salles de spectacles comme il aimerait bien le faire, selon ce que m’a confié hier le cofondateur de la compagnie Renaud Visage.
Eventbrite est un site Web lancé en 2006, qui permet aux organisateurs d’évènements de vendre leurs billets sur le Web. Eventbrite offre aussi des applications mobiles, qui permettent aux acheteurs de présenter leur billet le soir de l’évènement sans devoir l’imprimer, et aux organisateurs de numériser le code-barre des billets pour s’assurer qu’aucun billet n’est utilisé deux fois, et pour savoir par exemple combien de personnes sont déjà arrivées, et combien il en manque.
Pour l’instant, les succès d’Eventbrite sont surtout du côté des petits évènements. Normal: le service comble dans ce cas un besoin, en offrant une plateforme professionnelle, à des prix abordables de surcroit.
En effet, Eventbrite ne demande rien pour les évènements gratuits, et ne facture que 2,5% plus 0,99$ par billet pour les évènements payants.
Si le Centre Bell et le National utilisaient Eventbrite pour leurs billets, un billet pour Radiohead ne coûterait donc que 4,69$ de frais (plutôt que 27,40$), et un billet pour les Ting Tings ne coûterait pour sa part que 1,58$ de frais (plutôt que 11,90$).
Pas pour tout de suite…
Malheureusement, l’arrivée d’Eventbrite dans les salles de spectacles ne se fera pas demain matin.
«Nous avons déjà organisé de gros évènements, comme un concert des Black Eyed Peas de 60 000 personnes, mais on ne gère pas encore les sièges numérotés», m’a expliqué Renaud Visage, qui est aussi le directeur technique de l’entreprise, dans le cadre d’une entrevue réalisée pour Branchez-Vous sur la nouvelle version québécoise de la plateforme.
Les sièges numérotés devraient être offerts en temps et lieu selon ce que m’a confirmé l’homme d’affaires, mais d’autres obstacles doivent encore être franchis avant de pouvoir conquérir ce marché lucratif.
«Il faut travailler avec les grands organisateurs, les convaincre que notre plateforme peut gérer leurs évènements et qu’ils vont vendre autant de billets qu’avant», explique Renaud Visage.
«Ce n’est pas facile, car le marché des concerts est déjà très structuré. Mais on essaye d’y entrer petit à petit», ajoute-t-il.
La compagnie compte d’ailleurs utiliser une partie des 50 millions $ qu’elle a levé l’été dernier pour implanter des équipes locales, ce qui lui donnera les outils nécessaires pour y arriver (une autre partie de cet argent a également permis d’assurer la localisation du service au Québec, en France et en Espagne, notamment).
Heureusement pour les consommateurs, Eventbrite n’a pas besoin de complètement saisir le marché pour que le prix des billets de spectacles diminue enfin.
À mesure que les salles de spectacles et les promoteurs se tourneront vers Eventbrite, les distributeurs de billets existants n’auront d’autres choix que d’ajuster leurs prix en conséquence, s’ils ne veulent pas perdre leur clientèle.
J’ignore s’il faudra attendre encore 6 mois, 1 an, 2 ans ou 5 ans, mais ça sent définitivement la fin pour les frais de services de 50%, et c’est une excellente nouvelle.
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