iBooks 2: Apple veut réinventer les ouvrages de référence dans les classes

19 janvier 2012 à 11:43

Apple croit que sa tablette électronique iPad est la plateforme idéale pour les ouvrages de référence dans les salles de classe. La compagnie espère d’ailleurs percer dans le monde de l’éducation avec iBooks 2, une nouvelle édition de sa librairie en ligne désormais optimisée pour les manuels scolaires, particulièrement les «textbooks» universitaires, selon ce que la compagnie a présenté aujourd’hui dans une conférence à New York.

En plus d’offrir une nouvelle section optimisée spécialement pour les ouvrages universitaires dans sa librairie en ligne – malheureusement, la section Textbooks est pour l’instant absente de la boutique canadienne et n’est accessible qu’aux États-Unis -, Apple a aussi intégré plusieurs fonctionnalités à son logiciel qui devraient plaire au milieu de l’éducation.

Il est par exemple désormais possible pour les livres de gérer du contenu 3D, d’intégrer du contenu interactif (questions et réponses à la fin des chapitres, par exemple) et de permettre la prise de notes par l’étudiant. Les notes peuvent aussi être converties en petits cartons virtuels pour faciliter l’étude.

Les avantages des tablettes électroniques par rapport aux ouvrages de référence sont évidents. Un livre universitaire électronique est moins cher, il est beaucoup plus léger, il peut être mis à jour et il est possible de traîner plusieurs ouvrages avec soi en même temps. Les livres électroniques tels que proposés par Apple profitent aussi de contenu 3D et de vidéos, ce qui n’est évidemment pas le cas des livres traditionnels.

Côté coûts, ceux-ci devraient aussi être moins cher, puisqu’Apple impose une limite de 14,99$ aux manuels dans sa boutique. Les éditeurs peuvent demander plus s’ils le veulent, mais ceux-ci devront alors assurer l’exclusivité de l’ouvrage à Apple.

Malgré tous les bons côtés de la plateforme, celle-ci n’est toutefois pas parfaite non plus. L’avantage d’un livre de référence papier est aussi que celui-ci est bon pour toute sa vie, ce qui n’est pas forcément le cas d’un livre électronique, puisque les plateformes compatibles peuvent changer avec le temps (qui vous dit que vous posséderez un iPad dans 20 ans…). Il est aussi possible de revendre un livre de référence à la fin de son année universitaire, ce qui n’est pas le cas avec un livre numérique.

Des alternatives ouvertes (ou au moins des alternatives point!) devront aussi être offertes aux éditeurs, car il ne serait pas souhaitable qu’une école force l’achat d’un iPad (et rien d’autre) pour pouvoir accéder aux ouvrages obligatoires. Sur ce dernier point, on peut au moins imaginer que Google ne tardera probablement pas à proposer une solution concurrente à iBooks 2.0 pour sa plateforme Android.

Pendant son évènement, Apple a aussi présenté iBooks Author, une application Mac conçue pour faciliter la création de livres électroniques interactifs. iBooks Author permet de faire des livres interactifs simples (avec des modèles prédéterminés et des fonctions faciles, comme avec Word ou PowerPoint), mais aussi plus avancés, puisqu’il est possible d’y coder en HTML 5 ou en Javascript au besoin.

iBooks Author est disponible gratuitement dans le Mac App Store. Les auteurs peuvent ensuite soumettre leurs oeuvre à Apple, un peu comme les développeurs le font pour leurs applications. Le partage des revenus est le même qu’avec les applications, soit 70% pour l’auteur et 30% pour Apple, un partenariat quand même avantageux pour les auteurs comparé aux ventes de livres réguliers. Malheureusement, les utilisateurs d’iBooks Author doivent garantir l’exclusivité de leur oeuvre à Apple, ce qui réduit considérablement l’intérêt de la plateforme, surtout pour les salles de classe.