Rétrospective techno 2011: les 31 plus grandes nouvelles
Voilà maintenant un mois que je publie tous les jours une rétrospective des évènements techno les plus marquants de 2011. Voici réuni en un seul article mon top 31 de 2011.
31: Larry Page devient PDG de Google
Dès janvier 2011, le cofondateur de Google Larry Page annonce son intention de succéder à Eric Schmidt à titre de PDG de la compagnie. Le changement de trône a finalement eu lieu le 4 avril dernier. Sous sa gouverne, « focus » semble être devenu le nouveau mot chez le géant de la recherche.
Une visite inspirante?
On apprend dans la biographie de Steve Jobs de Walter Isaacson que Larry Page a rendu visite au cofondateur d’Apple quelque temps avant le changement de gouvernance.
« On a beaucoup parlé de l’importance de rester concentré sur ses objectifs. (…) Réfléchir à ce que Google voulait devenir en s’agrandissant. Quels étaient les cinq produits phare sur lesquels il souhaitait porter ses efforts? Il devrait se débarrasser de tout le reste! Car les projets secondaires vous tirent vers le bas », a raconté Steve Jobs à son biographe.
Le conseil ne semble pas être tombé dans l’oreille d’un sourd, car Larry Page a lancé la cure minceur de Google dès ses premiers mois au pouvoir.
Autant que ce que Steve Jobs recommandait? Non, mais la liste des programmes abandonnés par Google s’allonge de semaine en semaine. Parmi ceux-ci, on peut déjà noter :
– Google Labs
– Google Health
– Google PowerMeter
– Recherche Twitter en temps réel
– Google Bookmarks Lists
– Google Friend Connect
– Google Gears
– Google Search Timeline
– Google Wave (dont l’annonce remonte toutefois à 2010)
– Knol
– Google RE Larry Page comme gestionnaire
Depuis son entrée en poste, Page s’efforce particulièrement à améliorer la vitesse d’exécution et la prise de décisions chez Google, selon ce que rapportait le New York Times le mois dernier.
D’ailleurs, son approche concernant les décisions serait plus près de celle de Steve Jobs (prendre une décision rapide pour accélérer le processus) que de celle d’Eric Schmidt (obtenir l’avis de tous et prendre la meilleure décision possible, mais sur le tard).
Il serait aussi beaucoup plus près de Jobs que de Schmidt dans sa façon de s’immiscer dans les détails, comme la grosseur de la boite d’inscription sur la page d’accueil de Gmail.
Celui-ci aurait aussi horreur des longs échanges par courriel, privilégiant plutôt une approche en face à face.
De grosses décisions
Outre la gestion de petits problèmes et la coupure de produits décevants, Larry Page a aussi été une force derrière au moins un lancement important (le réseau social Google+) et une acquisition majeure (le rachat de Motorola par Google).
Ces deux évènements seront approfondis plus tard ce mois-ci dans le cadre de cette rétrospective techno de 2011.
30: Microsoft achète Skype
Le 10 mai dernier, Microsoft annonce sa plus importante acquisition de son histoire, l’achat du géant de la vidéophonie Skype pour la bagatelle de 8,5 milliards$ US. La transaction a finalement été officialisée le 14 octobre après l’approbation de la Commission européenne.
Si on commence à entrevoir les différentes possibilités d’intégration du service de Skype dans les produits de Microsoft, on attend toutefois toujours de voir les premiers résultats concrets de l’acquisition.
Parmi les possibilités d’intégrations déjà mentionnées par Skype ou Microsoft, notons :
Skype / Windows Phone
Le système d’exploitation mobile de Microsoft pourrait grandement bénéficier d’une intégration poussée avec le service Skype. Selon les informations fournies par Skype, l’intégration permettrait évidemment d’accéder aux caméras frontales des téléphones Windows Phone, mais aussi aux contacts des usagers.
La vidéophonie sur téléphone cellulaire n’a rien de nouveau, mais celle-ci est souvent limitée aux propriétaires d’un appareil semblable, et lorsque ce n’est pas le cas, elle est généralement mal intégrée aux systèmes d’exploitation.
D’ailleurs, selon Neil Stevens, le directeur général aux produits et au marketing de Skype, la compagnie voudrait créer une application pour Windows Phone qui ne donne pas l’impression d’être une application (comme c’est le cas sur Android et iOS), mais bien d’être une partie intégrante du téléphone.
L’ajout (bien réussi) de Skype pourrait donc être une belle corde de plus à l’arc de Windows Phone.
Skype / Xbox – Kinect
Le populaire accessoire Kinect est composé de deux caméras, et l’intégration de Skype à la console de jeux vidéo de Microsoft n’est qu’une question de temps.
Parmi les différentes possibilités, notons que Skype pourrait remplacer le moyen de communication actuel entre les utilisateurs pendant les sessions de jeux multijoueurs (avec la voix seulement, probablement, mais peut-être aussi avec la vidéo dans certains cas), et Skype pourrait aussi être utilisé comme une simple application de vidéophonie dans Xbox Live.
Skype / Lync
L’une des intégrations les plus évidentes, mais les moins connues du grand public, est probablement avec Lync, l’outil collaboratif de Microsoft pour les entreprises.
Les entreprises pourraient ainsi utiliser la technologie de Skype pour communiquer entre-elles à l’interne, mais aussi avec leurs clients.
Skype / Outlook
Outlook permet déjà depuis quelques temps une certaine intégration avec les réseaux sociaux comme LinkedIn et Facebook. Une intégration avec Skype (qui pourrait toutefois aussi passer par Lync) est donc dans les cartes également.
Skype / Windows 8?
Un inconnu demeure: comment est-ce que Skype s’intégrera à Windows 8. Probablement que le client Skype sera simplement ajouté à la suite Windows Live Essentials, mais peut-être aussi (j’en doute puisque Windows 8 est quand même assez avancé) que l’on aura droit à une intégration plus poussée…
Une chose est certaine, si Microsoft a déboursé 8,5 milliards $ pour Skype, on peut assumer sans trop de risque de se tromper que la compagnie essaiera de profiter au maximum de son investissement.
Skype en chiffres
En juillet dernier, Skype annonçait avoir 65 millions d’utilisateurs quotidiens. En tout, le réseau permet 700 millions de minutes d’appels audio par jour, 300 millions de minutes d’appels vidéo et 30 millions de minutes d’appels à un téléphone régulier.
Skype, qui comptait plus de 500 millions d’abonnés en 2009, espère atteindre les 1 milliard sous la gouverne de Microsoft.
29: Spotify, Rdio, etc. : un nouveau modèle émerge
Après une décennie où les achats à la pièce ont marqué la façon que l’on consomme les médias numériques – musique, vidéo, magazines, etc. –, un autre modèle a gagné du terrain en 2011, celui des abonnements proposés par des compagnies comme Spotify, Netflix, Rdio et même Apple.
Les services par abonnement n’ont rien de véritablement nouveau, et la plupart des grands services datent d’avant 2011. Cette année a toutefois marqué l’acceptation et la démocratisation du modèle, propulsé notamment par l’arrivée du service musical Spotify aux États-Unis, qui a d’ailleurs annoncé il y a moins de deux semaines avoir atteint les 2,5 millions d’abonnés payants.
Au Canada, le service Rdio (lancé par l’un des créateurs de Skype et KaZaA) est pour sa part désormais intégré directement dans plusieurs téléphones cellulaires de Telus (qui permet aussi la facturation directement sur son compte de téléphone), et Netflix a atteint son premier million d’abonnés au mois d’août, 10 mois seulement après le lancement du service au pays.
Netflix a également annoncé son intention de produire du contenu original dès l’année prochaine, et le service de visionnement en ligne devrait d’ailleurs permettre le retour très attendu de la série Arrested Développement en 2013.
Tout n’est toutefois pas rose pour Netflix, qui a perdu 800 000 abonnés aux États-Unis à son troisième trimestre, mais la perte est en grande partie due à une hausse de prix maladroite. Des tensions sont également palpables entre Netflix et certains grands studios, qui rechignent de plus en plus à y offrir leurs nouveautés.
D’autres services concurrents à Netflix arriveront aussi prochainement sur le marché, tout particulièrement Vdio, du créateur de Rdio (et Skype, KaZaA, etc…).
L’App Store également
Apple a également lancé un service d’abonnement, utilisé surtout par des magazines et des journaux, mais aussi par d’autres services, comme l’iPlayer de la BBC et NHL Gamecenter.
Pour l’instant, la compagnie de Cupertino n’offre toutefois toujours aucun service d’abonnement musical, même si des rumeurs persistantes laissent entendre qu’un tel lancement n’est pas impossible.
Une nouvelle tendance?
Les services par abonnement ne remplaceront les achats à la pièce, qui sont désormais fermement ancrés dans les mœurs.
Mais si la chose était loin d’être sûre en 2010, 2011 permet toutefois de penser que les deux modèles évolueront côte à côte au cours des prochaines années, permettant ainsi aux consommateurs de choisir celui qui leur convient le mieux.
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