Kobo Vox: une tablette (à 200$!) qui n’en est pas une

20 octobre 2011 à 09:34

Le fabricant canadien Kobo a annoncé hier le lancement de sa première tablette, la Kobo Vox, une tablette Android équipée d’un écran de 7 pouces qui devrait être disponible au Canada le 28 octobre prochain pour seulement 199$. Un appareil qui est non sans rappeler la Kindle Fire, une autre tablette android à 200$ annoncée cette fois par Amazon il y a quelques semaines.

Même si l’appareil a tout d’une tablette Android, il faut toutefois plus la considérer comme un lecteur de livres électroniques capable d’afficher des couleurs que comme une alternative aux tablettes Android habituelles.

Selon le PDG de Kobo Michael Serbinis avec qui j’ai eu l’occasion de m’entretenir hier, la Kobo Vox a en fait d’ailleurs été conçue avec les lecteurs en tête, et non pour les consommateurs de tablettes.

« Notre but était d’offrir un appareil qui permettrait de lire efficacement des livres en couleur, comme des livres de cuisine, des bandes dessinées et des livres pour enfants », explique le PDG.

Kobo Pulse

Rapidement, il a été décidé d’enrichir l’expérience avec du contenu vidéo et audio (pratique, pour la lecture des livres pour enfants par exemple) et avec l’intégration d’éléments sociaux à la lecture, comme la nouvelle fonctionnalité Kobo Pulse.

Kobo Pulse permet de mettre en contact – s’ils le désirent – les lecteurs d’un même livre. En cliquant sur l’icône Pulse au bas de son livre, un lecteur peut savoir par exemple combien de personne lisent le même livre qu’eux en même temps, et il est possible d’interagir, pour partager ses impressions sur le livre ou sur certains passages, par exemple.

Détail intéressant, la fonctionnalité Kobo Pulse devrait être ajoutée aux autres lecteurs de la compagnie, qui offre sa boutique et son lecteur sur à peu près toutes les plateformes mobiles.

Des applications

Même si elle a été conçue comme un lecteur de livres électroniques, la Kobo Vox a quand même tous les éléments d’une tablette, notamment plusieurs applications préinstallées (Facebook, Rdio, un client courriel, etc.) et une boutique d’applications, Kobo Store, qui offre pour l’instant 15 000 applications gratuites. Ce nombre pourrait toutefois augmenter rapidement, puisque le processus pour ajouter une application à la boutique de Kobo est assez simple pour les développeurs.

« Pour l’instant, toutes les applications sont gratuites, mais la boutique devrait éventuellement intégrer des applications payantes également », prédit Michael Serbinis.

La tablette n’offre donc aucun accès à l’Android Market, tout comme la Kindle Fire.

Matériel
Côté matériel, la Kobo Vox quelques caractéristiques assez limitées comparées aux véritables tablettes sur le marché, comme un processeur de 800 MHz seulement.

La Kobo Vox est toutefois la première tablette à être équipée d’un écran AFFS+, une technologie utilisée notamment dans les appareils électroniques que l’on retrouve dans les cockpits d’avions.

« Nos clients sont d’avides lecteurs, il était donc important pour nous d’offrir le meilleur écran possible pour la lecture dans toutes les conditions », explique le PDG.

Kindle Fire
Il est difficile de passer aux côtés de la ressemblance entre la Kobo Vox et la Kindle Fire d’Amazon, puisque les deux tablettes offrent un format identique, les deux affichent un prix identique, les deux ont leur propre boutique d’applications et les deux sont conçues avec la même idée en tête: inviter les acheteurs à consommer le contenu de la compagnie.

Les deux appareils sont toutefois évidemment différents, ne serait-ce que parce que Kobo n’a pas l’envergure d’Amazon. Au lieu d’offrir ses milles et uns services, la compagnie canadienne a donc recours aux applications tierces pour fournir les autres contenus, comme l’excellent service Rdio pour la musique.

La Kindle Fire offre aussi une interface bien plus modifiée que Kobo, qui a plutôt concentré ses efforts logiciels sur l’ajout d’applications et de widgets.

Mais la différence la plus importante pour nous est tout simplement que la Kobo Vox est disponible au Canada, alors que la Kindle Fire (et ses services!) ne l’est pas!

Kobo Touch – Kobo Wi-Fi
Selon Michael Serbinis, la Kobo Vox ne devrait pas trop cannibaliser les ventes de ses liseuses actuelles, puisque ces produits ne s’adressent pas au même public.

D’ailleurs, les lecteurs de livres électroniques offrent plusieurs avantages sur les tablettes comme la Kobo Vox. La lecture extérieure y est encore meilleure qu’avec l’écran AFFS+, leur poids est plus léger (même si la Kobo Vox s’en tire assez bien à 400 grammes) et l’autonomie d’une liseuse permet de lire pendant un mois, tandis que la Kobo Vox doit plutôt être rechargé à toutes les 7 heures de lecture.

La Kobo Vox est donc à mi-chemin entre un lecteur de livres électroniques et une tablette, avec certaines forces de l’un et certaines faiblesses de l’autre.

Reste maintenant à voir si cet amalgame sera un heureux mélange ou un produit en demi-teinte.

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