EXOPC devient EXO-1 (MaJ)
Ceux qui ont lu lundi la critique d’un prototype d’EXOPC Slate par Alexandre de Bloguedegeek.net auront remarqué que la tablette Windows 7 conçue à Rimouski portera finalement le nom d’EXO-1 au Canada. Cette décision est en lien avec la nouvelle orientation stratégique prise par EXOPC, qui devrait délaisser la production de sa tablette pour se concentrer plutôt à la conception de l’interface EXO UI, à l’approbation de tablettes « Powered by EXOPC » et au développements de nouveaux marchés.
Mise à jour: la tablette portera plutôt le nom de Ciara Vibe (voir commentaires).
Voici ce que j’avais à dire sur le sujet la semaine dernière sur Branchez-Vous:
Ce qu’était l’EXOPC Slate
L’EXOPC Slate sous son ancienne forme était une tablette Windows 7 munie d’un processeur Atom N450, d’un écran tactile de 12 pouces et de l’interface graphique d’EXOPC.
Cette tablette était produite en collaboration entre EXOPC et Ciara-Tech, mais elle était fabriquée par Pegatron à Taiwan, une compagnie dans la grande famille d’Asus.
Le lancement de l’EXOPC Slate allait se faire dans un premier temps au Canada, aux États-Unis et en France, et, graduellement, ailleurs dans le monde. C’est Ciara-Tech qui aurait principalement géré cette production et cette mise en marché. L’association à un gros joueur comme Pegatron assurait une certaine fiabilité au produit et à son rythme de fabrication.
Les avantages d’EXOPC (sous son ancienne forme)
EXOPC avait deux atouts dans sa poche, qui lui ont attiré l’attention que l’on connaît et qui lui ont permis de faire belle figure récemment au Computex de Taiwan.
Le premier atout est son interface graphique. Celle-ci est originale et fluide, et elle donne une allure unique à la tablette de Rimouski. À ce jour, aucune interface dévoilée par les gros joueurs mondiaux ne rivalise avec celle d’EXOPC.
L’autre avantage, un avantage majeur pour une compagnie québécoise, est qu’EXOPC avait une sérieuse longueur d’avance sur les autres compagnies (surtout après qu’HP ait repoussé son propre projet de tablettes).
Les problèmes d’EXOPC (sous son ancienne forme)
EXOPC avait deux problèmes de taille avec son ancien plan d’affaires.
Premièrement, la compagnie veut développer un écosystème vaste, avec des applications dédiées. Il était donc important que la tablette remporte un grand succès rapidement. Qui dit grand succès, dit gros volumes. Ces volumes sont difficiles à financer, mais aussi lourds à gérer (les retours, etc.). Est-ce que Ciara-Tech aurait pu gérer toute cette croissance en aussi peu de temps? Peut-être, mais il s’agissait clairement d’un gros risque.
L’autre problème concernait la précarité de leur longueur d’avance. Un petit tour au Computex de Taiwan suffisait pour réaliser à quel point le marché risque d’être saturé de tablettes d’ici peu de temps.
Quel est le nouveau EXOPC
EXOPC a donc revu ses plans. Désormais, il n’y aura plus une tablette EXOPC, mais plusieurs, qui porteront des noms différents selon les pays, et qui auront toutes la mention «Powered by EXOPC».
Ciara-Tech s’occupera toujours de la tablette canadienne (qui n’a pas de nom pour l’instant, mais qui devrait encore être lancée en septembre), mais d’autres compagnies du genre s’occuperont de la production et de la distribution dans leurs propres marchés.
La compagnie de Rimouski ne produira que l’interface graphique, elle s’assurera d’en faire la promotion, de développer de nouveaux marchés et de s’occuper de l’ «accréditation» des tablettes EXOPC, puisque la compagnie exigera que les caractéristiques soient identiques dans toutes les tablettes «Powered by ExoPC».
EXOPC perd donc un peu de contrôle sur son produit, mais elle s’assure une distribution mondiale plus rapide.
Analyse
L’idée qu’une tablette développée au Québec puisse connaître un succès mondial en a évidemment séduit plus d’un, et il est évident que certains seront déçus. Non pas parce que cela aura un impact pour leur tablette, mais plutôt parce qu’il est toujours bon pour la fierté collective qu’un produit 100% québécois connaisse un succès mondial.
Ceci étant dit, on imagine qu’un lancement mondial aurait été difficile à gérer pour l’équipe EXOPC et Ciara-Tech (ExoPC tente de percer de nombreux marchés, notamment les USA, l’Europe, l’Australie, le Mexique, l’Amérique du Sud, l’Asie, la Russie et l’Afrique du Sud).
Est-ce que cela aurait quand même été possible? Peut-être, mais il aurait probablement fallu limiter la diffusion de la tablette pour mieux gérer la croissance. Une distribution uniquement au Canada et aux États-Unis aurait, par exemple, été plus facile à gérer. Une distribution mondiale aurait pu être préparée pour une deuxième génération d’EXOPC.
Ce n’est pas la stratégie d’EXOPC, qui semble clairement intéressée par le marché mondial, et ce, rapidement. Sous cet angle, il est évident que la formule actuelle a plus de chances de réussir que l’ancienne. Ou du moins, les risques sont beaucoup moins gros (puisqu’ils seront assumés par les partenaires locaux).
Et il est évident que des compagnies locales, plus au fait des réalités locales, auront plus de succès qu’une firme de Rimouski pour assurer une bonne promotion, un bon marketing et une bonne distribution.
EXOPC ne vise peut-être plus le grand chelem, mais elle compte quand même faire un coup de circuit.
Notons que cette manière de fonctionner n’est pas unique puisqu’elle ressemble un peu à la stratégie de Microsoft dans le monde de la téléphonie cellulaire. Avec Windows Phone 7, la compagnie produit en effet un logiciel, mais elle laisse aux autres le soin de produire des téléphones et d’en assurer la mise en marché (contrairement à Apple, qui fait tout elle-même). Tout comme EXOPC, Microsoft exige également des caractéristiques uniques pour les appareils Windows Phone 7.
Même si EXOPC a augmenté ses chances de réussite, le succès n’est évidemment pas garanti pour la compagnie de Rimouski. Car si la longueur d’avance d’EXOPC est évidente au Canada, elle l’est beaucoup moins ailleurs, où les partenaires locaux ont encore beaucoup de travail à faire avant de lancer la production et la mise en marché de leurs tablettes.
Mais même si quelques marchés ne se développent pas comme EXOPC l’espérerait, Il suffit probablement qu’un ou deux marchés décollent pour pouvoir rentabiliser l’opération et préparer rapidement une seconde génération d’EXOPC afin de conserver cette longueur d’avance sur les autres joueurs mondiaux et de poursuivre l’expansion de la compagnie et de sa plateforme.
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