Computex: retour sur l’ExoPC
J’ai rencontré le fondateur d’ExoPC la semaine dernière à Taipei pour un article sur BRANCHEZ-VOUS!, et maintenant que le Computex est terminé, j’aimerais bien revenir un peu sur la tablette québécoise et sur son avenir au cours des prochains mois.
Comme je l’expliquais il y a quelque jours, ExoPC est une tablette Windows 7 munie d’un écran de 11,6 pouces de diagonale qui permet notamment de visionner des vidéos HD 1080p et d’accéder à l’Internet à l’aide d’une connexion Wi-Fi. Celle-ci roule sous Windows 7, mais elle est principalement contrôlée à l’aide d’une jolie interface personnalisée adaptée à la navigation tactile.
Jean-Baptiste Martinoli et son équipe semblaient traités aux petits oignions à Taipei, où Microsoft et Intel ont chacun déployé un employé pour notamment aider à faire connaître ExoPC et ses créateurs à des distributeurs et des revendeurs de plusieurs pays. «Nous rencontrons les Best Buy de ce monde, et jusqu’ici, tout le monde est intéressé à notre tablette», explique Martinoli. Signe que les choses vont bien, la question n’est même plus de savoir si ExoPC pourra trouver des partenaires, mais plutôt de savoir lesquels seront les mieux adaptés à la compagnie québécoise.
«Microsoft et Intel s’assurent également que l’on puisse bien gérer la mise en marché et les gros volumes d’ExoPC qu’il faudra produire», précise le fondateur de la jeune compagnie.
«Nous revoyons constamment nos prévisions. Présentement, celles-ci sont de 10 à 20 fois supérieures à nos meilleurs espoirs d’il n’y a pas si longtemps. Il est impossible de prévoir combien nous vendront d’ExoPC exactement, mais on peut s’attendre à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, peut-être même des millions», explique-t-il.
Beaucoup d’enthousiasme
Même si ces chiffres semblent étonnants, quelques jours au Computex de Taipei suffisent pour comprendre que ceux-ci sont tout à fait réalistes.
Deux hauts gradés d’Intel discutent avec enthousiasme de l’ExoPC
Lors de la présentation annuelle du vice-président chargé du PC Client Group d’Intel Mooly Eden, l’un des évènements les plus courus du salon, la compagnie a étalé de nombreuses tablettes derrière son vice-président, mais seulement quelques-unes ont eu droit à une démonstration officielle devant les gens de l’industrie. L’ExoPC, qui était du lot, a eu droit à la plus longue présentation d’entre toutes.
«C’est l’un des meilleurs design que j’ai eu l’occasion de voir jusqu’à maintenant», m’a confié David M. McCloskey, un employé d’Intel qui est monté sur la scène après la présentation de Mooly Eden pour essayer l’appareil.
«J’aimerais vraiment en acheter une», a d’ailleurs ajouté celui qui travaille et qui réside à Hong Kong. Ce dernier devra toutefois attendre encore un peu, puisque le lancement de l’ExoPC, au prix de 599$ pour une capacité de 32 Go, se fera dans un premier temps au Canada, aux États-Unis et en France seulement.
Mais au rythme où vont les choses pour Jean-Baptiste Martinoli et l’équipe d’ExoPC, même les Hongkongais pourront peut-être eux aussi pouvoir mettre les doigts sur la tablette québécoise avant longtemps.
Un été crucial
Maintenant que le Computex est terminé et que les compagnies ont présenté ce qu’elles auront à offrir pendant les prochains mois, il est évident qu’ExoPC possède un avantage de taille sur ses compétiteurs, que ceux-ci roulent sous Windows 7, MeeGo ou Android: la tablette québécoise devrait être l’une des premières à être lancée sur le marché.
Car l’ExoPC fonctionne. Il y a probablement quelques bogues à corriger ici et là, mais reste que la tablette fonctionne tout à fait correctement. C’est déjà beaucoup mieux que le géant Asus, qui a dû présenter un prototype fermé au Computex, et que MSI, dont le prototype de tablette Windows 7 semblait loin d’être prêt…
Et comme j’en parle aujourd’hui sur BRANCHEZ-VOUS!, les tablettes Android et MeeGo devront pour leur part attendre encore plusieurs mois avant que leur système d’exploitation respectif soit prêt, ce qui donne un avantage encore plus marqué à ExoPC.
Un très gros défi attend l’équipe de Rimouski par contre: il y a tout un pas à franchir entre produire un prototype et le mettre en marché: production, distribution, publicité, retours, tout ceci demande beaucoup de moyens et d’organisation.
Quand ExoPC et son partenaire québécois Hypertec visaient une production plus modeste, cette mise en marché était plus facilement réalisable. Mais maintenant que les visées sont plus grandes, celle-ci risque d’être tout un défi, surtout pendant les premiers mois, lorsque se jouera la réputation de la tablette.
Heureusement, Martinoli et son équipe semblent bien entourés par Intel et Microsoft. Et Pegatron, qui fabriquera la tablette en Asie, est une compagnie fiable.
Les journées seront longues et les nuits seront courtes pour Jean-Baptiste Martinoli et son équipe pendant les prochains mois. Mais au moins, le salon Computex a confirmé qu’ExoPC est désormais dans la cour des grands.
Et, surtout, que la tablette a une réelle chance de se démarquer.