Le nouveau Palm Pre pourrait botter les fesses de l’iPhone

J’ai eu l’occasion d’observer le Palm Pre d’un peu plus près aujourd’hui à l’occasion de mon séjour au CES de Las Vegas. D’après ce que j’ai vu, le nouveau téléphone intelligent de la compagnie américaine pourrait bien être supérieur au populaire iPhone d’Apple. Voici pourquoi…

Pour ceux qui auraient raté la nouvelle, Palm a annoncé un nouveau téléphone (Pre) et un nouveau système d’exploitation (webOS) lors du Consumer Electronic Show de Las Vegas. L’appareil est un téléphone muni d’un gros écran tactile multipoint (3,1 pouces de diagonale), d’un clavier QWERTY escamotable et de d’à peu près tout ce qui peut se retrouver dans un téléphone moderne (GPS, Wi-Fi, Bluetooth stéréo, etc…).

Côté système d’exploitation, le webOS «synergise» tous nos comptes, et permet par exemple de parler autant à ses contacts gTalk ou AIM dans l’application de messagerie instantanée, de rassembler tous ses différents comptes courriels dans une même boîte aux lettres (il est toujours possible de les consulter séparément également) et il combine toutes les informations que l’on possède sur ses contacts (que l’information ait été prise dans Outlook ou dans Facebook par exemple) dans le carnet d’adresses.

Si l’appareil fonctionne aussi bien à son lancement que dans les démonstrations auxquelles j’ai assisté, il ne fait aucun doute que le Pre sera un téléphone supérieur à l’iPhone 3G. En fait, c’est simple, le fabricant américain Palm a conservé tout ce qui fait la force de l’iPhone, il a amélioré ses défauts, et il a ajouté des innovations qui sont absentes du téléphone d’Apple.

Les qualités de l’iPhone que l’on retrouve sur le Pre
L’écran tactile de l’iPhone est l’une des grandes forces du téléphone d’Apple. Il est grand, il est beau, il est précis et il est multipoint. Celui du Pre? Il est grand (légèrement plus petit par contre), il a la même résolution, il semble être précis et il est également multipoint. Vous aimiez agrandir vos photos avec vos deux doigts? Le Pre fonctionne de la même façon.

Les applications tierces sont probablement l’autre principale force de l’iPhone. Aucun concurrent n’a autant d’applications intéressantes. Est-ce que le Pre arrivera à le rejoindre? Difficile à affirmer. Mais une chose est sûre, Palm s’est drôlement facilité la tâche pour rattraper Apple à ce niveau: les langages de programmations utilisés pour développer des applications webOS sont (uniquement) Javascript, HTML et CSS…

C’est tout!

Cela veut dire que tous les millions de programmeurs Web pourront facilement développer leurs propres logiciels pour le Palm. Selon la compagnie Pandora, l’adaptation de son logiciel pour le Pre n’aurait d’ailleurs pris que 3 jours.

Une autre force de l’iPhone est sa simplicité et la beauté de l’interface. L’interface du webOS est également fort jolie, et elle des plus simples. D’ailleurs, en un seul glissement de doigt, il est possible de passer de l’application en cours à n’importe quelle autre. Sans cliquer. On a seulement qu’à glisser son doigt à partir de la zone sous l’écran pour faire apparaître une barre de lancement et à sélectionner l’application prédéterminée que l’on veut lancer.

Les défauts corrigés
L’iPhone n’a pas beaucoup de défauts (soyons francs), mais les quelques uns qu’il a ont été corrigés par Palm. Ainsi, il est possible de changer soi-même la batterie de l’appareil, et il offre un clavier QWERTY escamotable, un peu plus grand que celui du Palm Centro (beaucoup de personnes aiment le clavier de l’iPhone, mais il est généralement reconnu comme étant un de ses défaut).

Un autre gros défaut corrigé est l’impossibilité de faire du multitâche avec l’iPhone. Avec le Pre, passer d’une application à l’autre sans les arrêter (grâce à l’interface en forme de «jeu de cartes») semble pour le moment très efficace.

Il est également possible de «copier-coller» avec le Pre (ce qui manque au iPhone) et sa caméra prend des vidéos et offre une résolution de 3 mégapixels en plus d’un Flash LED. Selon Palm, il est possible d’obtenir une profondeur grâce à la qualité de l’appareil (avoir par exemple un visage clair et le fond flou).

Le Pre semble également permettre le Push Email, mais ce dernier point n’est pas vraiment clair pour le moment.

Les nouveautés
Si les qualités du Pre s’étaient arrêtées là, l’appareil aurait été un bon téléphone. Mais il n’aurait pas été un «grand» téléphone. Mais au lieu d’offrir une copie simplement améliorée de l’iPhone, Palm a innové et défriche la route pour la concurrence. Comme Apple l’avait fait avant.

Un exemple d’innovation? Il est possible de recharger le téléphone par induction, tout simplement en le déposant sur la Touchstone, une sorte de pierre inclinée et magnétisée. Aucun fil nécessaire! Et si on reçoit un appel pendant que l’appareil se recharge sur la Touchstone, il suffit de le soulever pour répondre. Et si on appuie sur le bouton de réponse, le Pre se met en mode mains libres.

Mais la principale innovation est évidemment le système d’exploitation, qui tire profit du nuage Internet et qui rassemble ses différentes «personnalités» Web en un même endroit.

Apple possède évidemment l’avantage au niveau de la marque. Apple a une immense «fan base», et Palm est plutôt tombé dans l’oubli. Une des ingénieures de Palm avec qui j’ai eu la chance de discuter m’a d’ailleurs confié à quel point ses amies l’avaient trouvé complètement ridicule d’avoir laissé son boulot pour aller chez cette compagnie qui n’en finissait pas de perdre des plumes.

Mais au CES, il est clair que le Pre jouit d’une «hype» incroyable. Les ingénieurs et programmeurs du milieu avec qui je me suis entretenu (notamment de HTC) étaient tous emballés et affichaient un sourire d’enfant dans un magasin de bonbons pendant les présentations, ce qui n’est pas un mauvais signe du tout.

Évidemment, il faudra voir le prix de vente de l’appareil lors de sa sortie (première moitié de 2009 aux États-Unis et en Europe). Mais si ce dernier est semblable à celui de l’iPhone, il ne fait aucun doute qu’Apple devra se dépasser pour la prochaine version de son téléphone. Ou sinon, à défaut d’offrir un nouveau modèle, la compagnie californienne n’aura d’autres choix que couper ses prix.

Dans tous les cas, les consommateurs ne peuvent qu’être gagnants.

*Pour d’autres nouvelles du CES, consultez mon blogue sur Branchez-Vous.